Je ne sais pas trop comment Teresa May se tirera d’affaires. Elle est la seule responsable de la panne que son parti a subi. Elle aura, ne nous en doutons pas, des conséquences graves pour le Royaume Uni. Entrer dans des négociations primordiales pour son pays dans de telles conditions et ceci dans moins de dix jours à Bruxelles, me paraît être un pari assez risqué. Vu sous cet aspect elle aurait dû démissionner. Ce résultat démontre que l’ombre du Brexit plane sur le Royaume-Uni comme une malédiction. Le peuple est profondément déchiré, sinon le parti travailliste, qu’on donnait pour moribond, n’aurait pas gagné 31 circonscriptions en plus. Jeremy Corbyn peut s’estimer heureux de ce bon résultat. Maintenant il se posera la question, comment contrecarrer la premier-ministre ? Son rôle sera de lui mettre les bâtons dans les roues, mais il devra être prudent. Des pourparlers avec l’UE dépendra l’avenir de la nation. En rompant complètement les ponts comme les ultras le souhaiteraient, un déclin serait programmé, tout au moins pour quelques décennies. Les citoyens ne devraient pas se faire d’illusions, en fin de compte ils paieront les pots cassés. L’UE ne fera pas de cadeaux ! Les élections de jeudi sont l’expression du malaise occasionné par le référendum du Brexit. Les politiciens, pour des raisons d’opportunisme, n’ont pas rempli leur rôle. Ils ont évité de dire au peuple, quelles seraient les conséquences d’un divorce avec l’Europe. La perte de la majorité absolue des Tories en est la conséquence.

Le Labour a joué la carte sociale. Il a bien fait comprendre que les réformes, plus que nécessaires dans ce domaine, auront leur prix. Si le pays devait connaître une régression, ce qui n’est pas impossible, bien des familles vivraient dans la précarité. Je pense que le nouveau gouvernement May devra continuer sa politique du démembrement social. Malgré de telles perspectives, les Conservateurs ont tout de même remporté la majorité relative. Est-ce le signe, que les électeurs ont voté une certaine continuité, même si elle est semée d’embûches ? Il est tout de même étrange d’observer toujours le même phénomène, celui de l’aveuglement face à la réalité. Même si Jeremy Corbyn a ramassé quelques lauriers, son parti comme les autres ont leur part de responsabilités. Il aurait peut-être été bon que le modèle Macron ait été appliqué au Royaume-Uni. Faire table-rase et recommencer à zéro. Mais cela ne correspond pas à l’esprit britannique. Nous n’avons pas à faire à des flambeurs. Avec le Brexit un retour dans l’histoire a été programmé, mais avec une différence de taille : il n’y plus d’empire colonial, plus des gens à exploiter pour se remplir les poches. Et l’industrie ? Elle est sinistrée ! Un des seuls atouts est la City, mais elle ne peut que fonctionner s’il y a un marché. Sans l’UE, il s’est réduit à une peau de chagrin. Malgré ses déclarations tonitruantes que tout baignera finalement dans l’huile, Teresa May ment. Heureusement que son cynisme l’a précipité dans une panne, dont elle ne se remettra pas. Je suis sûr que ses amis politiques sont entrain d’aiguiser leurs couteaux et qu’à la meilleure occasion, ils l’enverront à la trappe. Exit Teresa !

pm

Pierre Mathias

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