Hier, Emmanuel Macron a effectué une visite aux forces françaises à Goa, dans le Nord du Mali. Il a déclaré qu’il voulait renforcer son engagement aux côtés de l’Allemagne, afin de lutter contre le terrorisme islamique. Avec le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, il a fait le bilan de l’opération Serval que François Hollande avait lancé en janvier 2013 avec un certain succès. Les attaques armées de la rébellion sont devenues plus rares, mais le danger n’a pas pourtant été éradiqué, au contraire. La présence européenne dans le Sahel a une importance stratégique de première importance. Elle marque non seulement la volonté de se battre contre l’arbitraire pseudo-religieux, mais elle incarne aussi une nouvelle stratégie en ce qui concerne l’Afrique toute entière. L’influence européenne a été contrecarrée par les Chinois, qui ont partout installés des points d’appui et qui sont entrain de prendre le dessus, avant tout dans le domaine économique. Ce qui les intéresse, ce ne sont pas les Africains mais les matières-premières. Il était évident que la France à elle seule n’est pas en mesure de tenir tête à cette forme de néocolonialisme. Les ressortissants du Royaume du Milieu se conduisent comme en terrain conquis et ont par des contrats plus ou moins perfides, rendu dépendants les peuples concernés. « Leur aide à l’essor économique »  consiste à mettre sur pied une infrastructure les servant en premier lieu. Les pays concernés se sont endettés et n’ont probablement pas les moyens de se libérer de cette dépendance.

L’UE pourrait contrecarrer cette politique expansionniste en offrant une coopération respectant à la lettre l’indépendance des pays. Cela implique une politique autre que celle pratiquée jusqu’il y a peu de temps par la France est ses partenaires. Même s’il y a, comme c’est le cas avec la Chine, des intérêts commerciaux, ils devraient se faire dans une parité complète avec les nations concernées. Le tout serait de donner un coup d’étrier grâce à un plan Marshall comme le préconise Gerd Müller, le ministre allemand de l’aide au développement. Pour lui, parallèlement à l’engagement militaire, il devrait être mis sur pied une initiative ayant comme but de renforcer l’économie africaine, de donner aux gouvernements respectifs les moyens d’auto-détermination et de rendre leur dignité aux populations. Pour lui le seul moyen de lutter contre la disette et d’éviter ainsi l’exode massif que nous connaissons actuellement en direction de l’Europe. Au Mali, plus de 470 millions d’euros seront alloués au cours des prochaines années à l’aide au développement. C’est ce qu’à déclaré le Président de la République, mais à côté des problèmes existants, ce n’est qu’une goutte d’huile jetée dans le feu. Il ne sera pas simple de retrouver une confiance mutuelle qui a fait cruellement défaut, comme on peut le constater par exemple au Sénégal. Il faudra faire comprendre aux Africains qu’il ne peut pas être question d’exploitation, ce qui n’est pas évident. Ce n’est pas sans raison qu’Emmanuel Macron a déclaré au cours de la campagne que la colonisation a été une honte. En effacer les séquelles serait le devoir des pays de l’UE.

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-au-mali/20170519.OBS9643/au-mali-emmanuel-macron-dans-les-pas-de-francois-hollande.html

Pierre Mathias

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