Lorsque Emmanuel Macron s’est adressé à près de 4000 personnes sur la Place du Vigan à Albi, il a rappelé que Jean Jaurès avait dit en 1903 aux lycéens de sa ville d’origine en parlant de la République qu’elle était « un grand acte de confiance et un grand acte d’audace. » Ce n’est pas sans raisons qu’il s’est adressé hier soir aux jeunes en prenant comme exemple, cet homme issu de la bourgeoise, converti au socialisme républicain. En 1892 Jean Jaurès a pris en protection les mineurs de Carmaux, qui faisaient la grève face à 1500 soldats. Il réussit par son engagement à convaincre le gouvernement d’alors d’intercéder en leur faveur. En 1904 il fonda avec Aristide Briand le journal « Humanité ». Une vie qui était caractérisée par son engagement social. Pour tous ceux qui avaient la même fibre en eux, il fut la personne de référence. Le 31 juillet 1914 le nationaliste Raoul Villain l’assassina dans un café à Paris. En clôturant sa campagne présidentielle sous l’égide de Jean Jaurès, le candidat du mouvement « En marche ! » a démontré de manière éclatante quelle était sa sensibilité. Une réponse ferme à tous ceux qui veulent le dégrader en un turbo-libéral œuvrant pour la grande finance. Ils n’ont pas compris qu’il était pour tous leaders de gauche nécessaire de garder une certaine dose de réalisme. C’est ce qui caractérisa aussi Jean Jaurès. Sans esprit d’entreprise il n’est pas possible de faire évoluer la République et si elle vient de la base comme chez les mineurs de Carmaux, elle démontre que le courage peut-être payant. Macron est un homme social, pour qui le sort des plus déshérités n’est pas qu’un slogan électoral. Mais il sait aussi qu’il faut générer de l’argent pour épauler les plus démunis.

Contrairement à Marine Le Pen, il est contre une politique de cadeaux, car il sait parfaitement que ses effets sont d’une durée éphémère. Qui veut avoir une République plus juste, doit agir dans le temps. Rien ne serait pire s’il n’y avait pas continuité. En se référant à Jean Jaurès, il démontre qu’elle est sa famille de pensée. La question qui se pose est de savoir pourquoi un homme de gauche ne tendrait pas la main à d’autres partis, tant qu’ils sont démocratiques ? Il n’hésite pas à le faire en proposant un dénominateur-commun qui est la loi sociale de marché. Il s’inspire là du modèle de la social-démocratie allemande, qui ne peut pas envisager des progrès sans la participation des travailleurs et des patrons. Un modèle qui force les camps en présence, à lâcher du lest dans l’intérêt de tous. Serait-ce la démarche d’un banquier peu scrupuleux par rapports à la précarité comme veut le faire passer le FN ? Certes non ! Je ne vois pas ce qu’il y a de néfaste, qu’Emmanuel Macron ait eu une approche pendant deux ans du milieu des finances. Une expérience qui ne peut qu’être bénéfique pour un président de la République. Dans son discours il évoqua aussi sa politique antiterroriste. Défendre la France contre des intrus qui veulent détruire nos structures est un acte social. Il est évident que l’EI refuse l’émancipation de l’homme, qu’il se base sur l’esclavage des individus afin de mieux exercer son totalitarisme. On peut s’imaginer Jean Jaurès combattant ce fanatisme destructeur avec une main de fer !

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/36625-macron-emmanuel-macron-consacre-dernier-meeting.html

Pierre Mathias

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