Entre les vœux pieux de la Grande-Bretagne et la réalité européenne, il semble avoir un fossé. Si le nouveau gouvernement anglais pense que lors des négociations du brexit qui commenceront en 2017, il pourra tirer l’épingle du jeu en espérant en retirer que des avantages, il pourrait bien se tromper. La chute de la livre semble confirmer que les milieux financiers et économiques ne partagent pas forcément l’optimisme de Theresa May. Une fois de plus le Royaume-Uni semble être plongé dans un passé certes glorieux mais aujourd’hui obsolète. Non, l’empire ne fait plus la pluie et le beau temps. Comme on le sait, le démantèlement de l’outil industriel en faveur de l’argent facile de la City est un facteur d’instabilité. Il suffit que les marchés délaissent Londres au profit de Francfort ou ailleurs, il sera alors difficile pour les anglais de maintenir leur niveau de vie. Il n’est pas non plus de l’intérêt de l’UE de précipiter la fière Albion dans une situation précaire. Mais pour que le commerce marche, il faut être performant dans le domaine technologique. Il y a eu de graves manques ces dernières années en ce qui concerne la recherche. Je crains bien que les décideurs s’en mordront les doigts. Une fois de plus la preuve est démontrée que le brexit est un jeu de poker. Les dommages ne pourront être réduits que si le goût du travail et de l’effort seront à nouveau d’actualité. Ce n’est pas en se reposant sur des lauriers, qui n’existent plus depuis bien longtemps, que le renouveau pourra se réaliser. Le défit est énorme avant tout dans les domaines économiques et sociologiques. Ce qui est déconcertant, c’est de voir une certaine candeur, qui pourrait bien être une forme d’arrogance. Le pays ferait bien de s’en départir au plus vite et de prendre conscience que seul le réalisme, même s’il est douloureux, pourra le tirer d’affaires. En mettant un frein à la libre-circulation des personnes, il ne peut pas s’attendre à une attitude différente au sujet des marchandises. J’ose émettre le souhait que l’UE ne fera pas des faveurs envers un pays qui a pris la décision de s’isoler et de faire bande à part. Si cette volonté était vraiment perceptible, ce serait plus simple. J’ai l’impression qu’il n’y a pas de projet et c’est ceci qui est franchement inquiétant.

Si j’avais une quelconque influence sur les marchés financiers, je marquerais déjà aujourd’hui plus de distance. Il s’agit pour nous de ne pas être à la traîne, mais de faire respecter nos intérêts qui se démarqueront de plus en plus des prérogatives des insulaires. Qu’il soit dit, nous nous débrouillerons bien sans se mettre à plat-ventre face à la Grande-Bretagne. Tant qu’elle n’aura pas réformé complètement son économie, elle ne peut qu’être d’un intérêt amoindri. Il faudrait investir des sommes gigantesques pour rénover le parc industriel. Où prendre l’argent quand on sait que des investissements dans des pays émergents sont à court-terme pus rentables ? Il est à craindre que tous placements chez notre voisin sera un puits sans fond. Y-aura-t-il tout au moins un élan de solidarité de notre part. Je peux en douter car l’argent que nous pourrions y placer ne pourra pas dans un temps limité générer des profits. En sortant de l’Europe le pays se fragilise. Est-ce une tentative de suicide ?

pm

http://www.lemonde.fr/referendum-sur-le-brexit/article/2016/10/03/brexit-la-livre-decroche-les-craintes-d-un-divorce-douloureux-avec-l-ue-ravivees_5007356_4872498.html

Pierre Mathias

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