À Charlotte, en Caroline du Nord, l’état d’urgence a été déclaré après deux jours d’émeutes. Elles ont été déclenchées après qu’un noir de 43 ans a été abattu par un policier. Celui-ci était un afro-américain et a été suspendu en attendant les résultats de l’enquête. Une fois de plus une bévue des forces de l’ordre américaines. Décidément elles ont la gâchette facile. Les autorités prétendent que les agents ont été menacés, que l’homme en question braquait sur eux un revolver. C’est bien possible, mais fait-il pour autant tuer ? N’aurait-on pas pu lui tirer dans les jambes ? Il est indéniable que ce fait tragique vient encore mettre de l’eau au moulin de tous ceux qui réclament plus de détermination en ce qui concerne la délinquance. Je pense que bien des citoyens partent du principe que cette action était justifiée. Mais est-ce le résultat escompté ? Faut-il absolument abattre des personnes comme du gibier ? Ce qui se passe actuellement aux USA est nauséabond, car les victimes sont pour la plus part du temps des gens de couleur. Est-ce un hasard ou est-ce l’expression d’un mouvement malgré tout raciste ? Mais cette fois-ci le tireur était lui aussi noir. Cela me met encore plus mal à l’aise mais m’oblige peut-être aussi à réfléchir sans parti-pris au rôle joué par la police un peu partout dans le monde. Malgré mon désarroi contre tant de violence, je veux essayer d’analyser ce qui se passe vraiment. Un fait est évident : les disparités sociales amènent la criminalité. C’est souvent le seul moyen de s’en tirer matériellement. Tant que les injustices sociales seront aussi flagrantes, il ne faut pas s’attendre à des progrès. Sans une réforme sociale il sera impossible, aussi dans l’avenir, de garantir une quelconque sécurité. La colère qui anime beaucoup de laissés pour compte est compréhensible, pas pour autant le crime. La police est le dernier rempart pour neutraliser cette situation. Il est évident qu’elle est complètement dépassée et ne peut pas corriger les erreurs politiques. Il y a aussi la peur qui joue un rôle important. C’est elle qui est le moteur de ces drames.

Mais il n’y a pas que cela. Certaines exécutions commises par les agents étaient préméditées. Les prises de vue vidéos l’ont prouvé. Des morts délibérées probablement commises par haine contre les noirs. Je pense ce qui se passe depuis quelques années aux États-Unis est le miroir du délabrement de la société toute entière. Un Donald Trump n’aurait aucune chance dans un climat plus serein. Est-ce la preuve que la société est malade ? Ce qui se passe de l’autre côté de l’Atlantique, nous guette en France et ailleurs en Europe. Nous nous trouvons en pleine paranoïa. Les gens se sentent traqués et croient qu’on leur veut du mal. Cela se passe régulièrement dans l’histoire, du pain bénit pour les manipulateurs. Ils essayent de nous faire croire qu’avec plus de police, la situation pourrait se redresser. Une illusion ! Pour obtenir plus de quiétude il faut approfondir les raisons. C’est justement ce que ne veulent pas les politiciens, de peur que leur échec soit ainsi démontré. Le moindre déséquilibre peut amener un séisme. C’est le rôle de chacun d’apaiser un climat irrité en ne se livrant pas à des injures, Pas facile !

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/09/22/etats-unis-un-mort-lors-de-manifestations-a-charlotte_5001585_3222.html

Pierre Mathias

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