Les ministres des affaires étrangères américain et russe, John Kerry et Sergueï Lavrov, se sont mis d’accord à Genève de faire respecter une trêve en Syrie. Baschar al-Assad sera mis sous pression par le Kremlin afin de faire taire les armes tout au moins pendant un certain temps. Les deux grandes puissances ne pouvaient pas faire autrement. Mais ne nous faisons pas d’illusions les forces armées traditionnelles ont perdu de l’influence dans un conflit où des groupuscules ne se sentent pas liés par tel ou tel accord. Notre destin est plutôt entre les mains d’individus qui se démarquent complètement des règles édictées par des nations tierces. Ils n’en ont rien à faire et c’est justement ceci qui rend la lutte contre le terrorisme si difficile. Il n’y a pas de repères auxquels ont peu se référer. C’est le fait de ces terroristes qui de leur propre chef commettent des attentats. De plus en plus ils se passent d’état-major et n’en font qu’à leur tête. La politique étrangère ne peut que suivre les événements. Dans bien des cas elle est parfaitement impuissante à régler des conflits. Je pense malheureusement que la trêve envisagée par les USA et la Russie ne se résumera qu’à deux signatures apposées au bas d’un document. Comment mettre au pas les islamistes de l’EI ? Ils ne se laisserons pas dompter. Et si cela devait être en partie le cas, il y aurait séance-tenante des dissidents qui feraient tout pour saper toutes initiatives de paix. Comme on le voit l’individualisme est de mise. Chacun pour soi ! John Kerry et Sergueï Lavrov le savent mais ne veulent pas se laisser reprocher qu’ils n’ont rien tenté pour arrêter ce bain de sang. Il s’avère nécessaire de revoir toutes les actions diplomatiques, de rechercher de nouvelles voies. Cela s’avérera comme étant presque impossible.

Le seul moyen serait de pratiquer une politique intérieure plus volontarisme, d’éradiquer tous nids de violences avant que les drames éclatent. Mais là aussi les forces de l’ordre se meuvent dans l’obscurité. Cette fois-ci un attentat sanglant a été déjoué en France. Mais il est mathématiquement certain que des attentats auront lieu demain ou après-demain. Il y aurait certes le moyen de couper les flux financiers qui coulent du côté de l’EI ou d’autres organisations terroristes. Des financiers véreux devraient être arrêtés, mais d’autres suivront. Lorsqu’on sait qu’une société pétrolifère, sise à Londres, a géré les affaires des islamistes et que cette dernière était dirigée par un banquier juif, il y a de quoi désespérer. Où que l’on regarde, que de la chienlit et ceci pendant que d’innombrables enfants meurent sur le terrain. Un appel à la raison est indispensable, mais c’est un coup d’épée dans de l’eau. Je suis curieux de voir ce qui se déroulera en Syrie et en Irak les semaines prochaines. Je pars du principe que la trêve envisagée ne sera qu’un feu de paille. Il est évident que sans des troupes terrestres qui imposeraient le cessez-le-feu ce n’est que de la dialectique. Mêmes si les organisations rebelles ont approuvé l’accord de Genève, ce n’est à mon avis qu’un moyen de se régénérer. Il ne peut pas être question de paix. Le fanatisme ne se laisse pas éradiquer. C’est malheureusement une réalité que nous ne pouvons pas ignorer.

pm

http://www.lemonde.fr/syrie/article/2016/09/10/washington-et-moscou-annoncent-un-plan-pour-une-treve_4995444_1618247.html

Pierre Mathias

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