En Chine, un dur réveil. La chancelière s’y trouve pour le G20. Le vote d’un Land peu habité devrait lui donner du fil à retordre. Le parti d’extrême-droite AfD a devancé son parti et se trouve d’un seul coup projeté en seconde position derrière le SPD. Avec 20,8% des voix les populistes ont de quoi pavoiser. Leurs voix sont particulièrement issues du milieu prolétaire. Un phénomène que nous connaissons en France avec le Front National. Des personnes ayant l’impression d’avoir été ignorées depuis l’accueil des migrants. Dans le Mecklembourg-Poméranie il n’y a que 6000 réfugiés. La preuve que ce vote régional a une dimension nationale. C’est le désaveu de la politique d’Angela Merkel. Ce qui est particulièrement dur pour elle, c’est que sa circonscription se trouve ici, près de la mer baltique. Il se peut qu’elle remette en question sa candidature aux élections du Bundestag en 2017. Elle ne peut pas ignorer ce coup de semonce, mais se trouve dans la situation désagréable d’être bloquée. Elle ne peut pas passer par opportunisme d’une femme ayant un sens aigu pour la justice à un faucon balayant tout sur son passage. Elle remettrait en question son éthique, qui pour elle a la priorité absolue. C’est un secret de polichinelle que les partisans de l’AdD n’ont qu’un désir en tête, la renverser. Le 4 septembre marquera probablement l’histoire de la République Fédérale. Avoir pu d’emblée s’imposer devant les chrétiens démocrates fait penser à la croisade du FN. Il est clair qu’une telle victoire à un relent nauséabond et fait penser à l’histoire. Même si le SPD a pu limiter la casse, tous les partis qui se réclament de la démocratie devraient plancher sur ce qui s’est passé. Faut-il la redéfinir ? Lui donner un nouvel essor en expliquant aux citoyens qu’elle est synonyme de liberté. Il est à craindre que les extrémistes entrent au Reichstag et ceci serait très néfaste pour une nation qui s’efforce depuis la fin de la guerre de changer d’attitude face à l’absolutisme ? Serait-ce l’échec d’un mea culpa par rapport aux camps d’extermination.

L’AfD a beau prôner que son programme exclut une remise en question de l’ordre démocratique, je n’en crois pas un mot. Il ne fait aucun doute que les visées de ce parti sont discriminatoire contre les étrangers, contre l’Islam. Il n’y a pas que cela. Ce serait un retour en arrière en ce qui concerne l’émancipation des femmes et de la liberté d’opinion. D’anciens démons surgissent à la surface, d’autant plus que cette formation accueille les transfuges du néonazisme. S’ils ont fait ce pas, c’est bien à cause de l’idéologie qui correspond à leurs vues. Le SPD, vainqueur de ces élections, a lui aussi laissé des plumes. Avec 30,6% il pourra former une gouvernement de coalition, mais il ne peut ignorer que 17% des ses électeurs sont passés à l’extrême-droite. Il faudra que le nouveau gouvernement montre de la poigne et se profile comme étant opposé à la politique migratoire de la Chancelière. Une fois de plus le pragmatisme prendra le dessus, ce qui ne garantit en aucun cas une récupération effective des éléments passés à l’AfD. Sommes-nous tentés par l’option Sarkozy ? Cette dernière serait néfaste pour l’Europe toute entière. En prônant la ratonnade, ce serait se mettre en touche. Et la liberté ?

pm

http://www.lemonde.fr/international/article/2016/09/04/regionales-en-allemagne-revers-pour-le-parti-d-angela-merkel_4992363_3210.html

Pierre Mathias

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