Une fois de plus le statut quo est de mise en Espagne. Le parlement a refusé de donner sa confiance à l’actuel premier ministre d’intérim Mariano Rajoy. La majorité lui reproche d’avoir fermé les yeux en ce qui concerne la corruption. Le jeune leader du PSE, Pedro Sanchez en particulier, a refusé de cautionner la formation d’un gouvernement de centre-droit. Et ceci malgré l’intervention des anciens chefs de gouvernement appartenant à son parti. La pays s’achemine ainsi vers de nouvelles élections en fin de l’année, la troisième en peu de temps. Pour un pays qui se trouve en difficultés financière, cette obstruction est du poison. Si Rajoy avait laissé la place à un autre membre de sa formation, il y aurait eu la possibilité de remettre la machine en marche. Mais ce dernier s’accroche au pouvoir. Ce qui se passe actuellement en Espagne est la démonstration de ce que la démocratie ne devrait jamais être. Elle est faite, que l’on veuille ou non, de compromis. Une raison pourquoi le dialogue ne devrait jamais être rompu. Avec la prolifération de formations politiques il n’y aura plus de majorités dite stables. Les coalitions seront de mises comme c’est le cas en RFA. Ce n’est pas un désavantage pour une nation qui ne peut plus se plier qu’à une seule tendance. Les problèmes ont pris un tel poids, qu’il est indispensable de se concerter, d’échanger des avis. Il ne faut jamais oublier que les politiciens doivent agir dans l’intérêt du peuple. Des réponses toutes faites peuvent engendrer des catastrophes. Personne ne doit se profiler sur le dos des autres. Cette culture du dialogue fait cruellement défaut en France. Il serait temps de créer entre les partis démocratiques un dialogue constructif, au lieu de se tirer constamment dans les pieds. Il ne faut jamais perdre de vue l’intérêt général. La sauvegarde du système démocratique devrait avoir la priorité absolue. Aujourd’hui cela consiste à freiner l’évolution de partis populistes, qui reprennent à leur compte l’idéologie néonazie. Ce serait le cas de l’AdF en Allemagne, qui n’hésite pas à tendre la main aux éternels nostalgiques du Führer. Cela ne promet rien de bon. C’est la raison pour laquelle j’attends d’une majorité parlementaire qu’elle s’entende tout au moins sur les points essentiels.

En Espagne ce serait la volonté de ne pas ridiculiser la démocratie, de réveiller de mauvais esprits comme ceux du Franquisme. Pour l’instant on en est pas là, mais le blocage ne devrait pas perdurer. Ce serait de l’eau amenée au moulin de tous ceux qui préconisent un régime autoritaire. Une telle situation nuit au bon déroulement de l’ordre démocratique. Je ne sais pas comment je réagirais en tant qu’électeur, mais une chose est sûre, je trouverais cette situation ridicule car il n’est pas dit qu’une nouvelle majorité puisse se dessiner lors d’un nouveau scrutin. Il n’y a aucune raison que le verdict des urnes change. En politique on oublie trop souvent à qui on a affaire. Dans ce cas bien précis à des compatriotes qui devraient avoir qu’une seule option en tête, le bien du pays dans son ensemble. Je ne peux qu’espérer que des solutions nouvelles puissent redresser la situation. L’Espagne a besoin d’un gouvernement stable pour affronter les affres de la crise financière, pas une partie de guignol.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/09/02/pour-la-seconde-fois-les-deputes-espagnols-votent-contre-le-maintien-au-pouvoir-de-rajoy_4991885_3214.html

Pierre Mathias

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