Comme employé en Allemagne, les impôts m’ont toujours été prélevés à la source. C’était pour moi un poids en moins. Je savais que je ne devais pas mettre de l’argent de côté pour mes prestations professionnelles. J’observe avec intérêt ce qui se passe depuis hier après la décision du conseil des ministres de l’introduire dès 2018. Afin d’expliquer le système allemand, voilà en détail comment cela se passe. L’employeur vire chaque mois le taux imposé des revenus du travail. Normalement cela varie peu. À la fin de l’année, je recevais le décompte exact des sommes payées aux caisses de l’État. Il y est tenu compte des cotisations maladies et de retraites ainsi que le montant de l’assurance-chômage. Des sommes déductibles. Ce contre-rendu est soumis au fisc, ainsi que les autres revenus tels ceux du capital ou de l’immobilier afin qu’ils soient pris en compte. Un décompte final de cette déclaration est fait. Le montant total des impôts est calculé et imposé. Pour ce reste à payer, il est possible de virer des mensualité. Le montant se base sur la déclaration de l’année précédente. Le conjoint est soumis à un taux plus élevé. L’équilibre familial est ainsi rétabli. En ce qui concerne la discrétion, les entreprises ou les administrations employant les personnes concernées ne sont pas mises au courant du surplus imposable. Cela ne concerne que le contribuable. Lorsque il y a des blocages financiers tels que des dettes, il est possible de retarder le paiement des impôts supplémentaires, pas ceux issus du labeur. Dans ce domaine il y a sûrement une entrave par rapport à la liberté de gérer soi-même ses virements. Si mes renseignements sont bons, c’est un point critiqué du projet de loi. Mais les avantages dépassent de loin ces inconvénients. Pour l’État c’est une certitude de pouvoir encaisser telles ou telles sommes. Il est pour lui plus facile de gérer le budget, sachant que ces revenus sont sûrs, si les entreprises se tiennent aux règles.

Les détracteurs de ce projet de loi avancent des arguments qui ne tiennent pas le cap à mon avis. L’État bénéficiant d’une somme fixe tous les mois est en mesure d’investir mieux et de manière plus rapide. C’est un élément-clef pour toutes relances économiques. En devant attendre au moins une année pour toucher des revenus réels, c’est une perte de temps. Je leur donne raison lorsqu’ils prétendent que le système des mensualités fonctionne bien. Mais attention ! Il est possible de s’en passer ou de réduire les virements, après négociations avec le fisc, une telle marche à suivre. Il n’y a donc pas de garantie. Pour les entreprises cela représente en un premier temps du travail supplémentaire. Mais avec l’achat d’un logiciel spécifique, les virements se font séances-tenantes. Il est aussi possible pour les patrons d’avoir un relevé plus précis de ses dépenses, ce qui n’est pas un désavantage pour la gestion de l’entreprise. Je pense que toutes critiques pourront être faites après l’avoir introduit. Pour ma part ma vie a changé car j’avais un soucis en moins. Je n’étais pas forcé de faire des tours de passes afin de garantir les virements des impôts. En outre je savais parfaitement ce que je pouvais dépenser, ce qui est un avantage et demande moins de sacrifices.

pm

http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2016/08/03/impots-pour-ou-contre-le-prelevement-a-la-source_4978134_1656968.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert