Il y a de quoi être bouleversé par les événements qui se sont déroulés avant-hier à Nice. La colère contre cet acte odieux attise de la colère, mais elle est mauvaise conseillère. Un sentiment d’impuissance m’anime. Que faire? Peut-être faire comprendre aux jeunes immigrés que l’avenir ne réside pas dans la violence. Tout cela me rappelle la guerre des paysans à l’époque de Luther. Au fanatisme dont il a fait preuve en incitant ses disciples au meurtre des manants, des juifs, des soi-disant sorcières et des enfants n’ayant pas toute leur raison. Au fond la même dialectique que l’EI incitant des êtres déséquilibrés comme le fou de Nice à faire soi-disant justice. Il est triste que l’histoire se répète. Il a fallu des dizaines d’années pour désamorcer ce champ de mines. Une guerre de trente ans ayant précipité l’Europe dans le désarroi, dans le désespoir. N’oublions pas que Luther a incité ses proches à assassiner près de 70.000 paysans. Cela fait mal! Tout en condamnant l’action criminelle de l’EI, il ne faudrait pas oublier que l’Europe elle aussi a été une terre de sang, que ses habitants n’ont pas agi autrement. Lorsque le fanatisme religieux est de la partie, tout appel à la raison est caduque. La violence des propos et son application ne connaît plus de bornes chez les fanatiques qui se voient confier une croisade visant les incroyants. L’envie de commettre l’irréparable est pour eux un signe d’engagement et finalement de sacrifice pour une bonne cause, celle d’un point de vue erroné de ce qu’ils nomment croyance. Mohamed Lahouaiej Bouhlel, ressortissant tunisien de 31 ans établi à Nice, bien que n’appartenant pas à un mouvement religieux extrémiste, s’est vu choisi comme exécuteur de la volonté d’Allah. C’est tout au moins ce que cet homme a cru.

Un délinquant de 31 ans ayant un casier judiciaire entaché de faits annexes. Ce père de trois enfants était plus ou moins un minable, qui s’est fait remarquer par des délits mineurs. Comme en 1543 lorsque Luther jeta l’anathème contre les juifs, il s’est vu forcé d’agir, de sacrifier sa vie pour l’islamise. Il est déconcertant de constater, que la démarche meurtrière engendrée par des prédicateurs, est malheureusement encore efficace. Je ne sais pas ce qui a pu inciter Bouhlel, ce chauffeur de poids lourd, a adhéré au terrorisme. L’enquête le révélera peut-être. Mais une chose est certaine : les mots peuvent tuer. Un tel comportement est la cause pour laquelle notre continent se trouve dans un tel séisme. Il ne correspond pas à une époque où le matérialisme est de mise. Pour l’instant il n’est aucunement prouvé que l’EI soit l’investigateur d’un tel acte, mais cela n’est plus forcément nécessaire, vu que des individus isolés se prennent pour des réformateurs d’une société qu’ils considèrent comme étant souillée par le mal. Les responsables de ce mouvement terroriste, ont mis en place un outil sordide, celui du lavage de cerveau. La preuve que les mots peuvent tuer. C’est ce qui s’est passé lorsque Luther a exercé un pouvoir idéologique en Europe. Il a employé les sentiments de haine en sa faveur. Un homme se réclamant être un fidèle du Christ, a ignoré le message d’amour de l’évangile et a provoqué l’irrémédiable, comme l’EI au demeurant.

pm

http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/07/15/ce-que-l-on-sait-de-l-auteur-de-l-attentat-de-nice_4970278_3224.html

Pierre Mathias

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