Non, je ne verserai pas une larme de crocodile au sujet de Werner Faymann, l’ex-chancelier de l’Autriche. Il a jeté l’éponge après avoir constaté qu’il n’avait plus une majorité au sein du SPÖ. Les sociaux-démocrates lui reprochent sa partie de valse-hésitation au sujet de l’immigration. Tout d’abord comme allié de Madame Merkel, puis comme faucon, proche des populistes hongrois, slovaques ou polonais. Et tout cela parce qu’il espérait ainsi amadouer tous ceux qui lorgnent du côté du FPÖ. D’après les informations, bien des camarades ont changé de bord. L’opportunisme de Werner Faymann ne lui a pas réussi. Son candidat pour la présidentielle a été mis K.O. Une débâcle historique qui démontre qu’une telle attitude est désastreuse. En tant que sociale-démocrate je salue de tout mon cœur son départ. Ce sont de tels agissements qui sont la cause du déclin de la gauche. Tous ceux qui s’évertuent à de tels jeux, sont les fossoyeurs de notre identité. Je ne prétends en aucune manière qu’il faut pas évoluer, aller avec son temps, mais il y a des principes qui ne peuvent pas être remis en cause, comme les droits de l’homme ou l’intégrité européenne. Monsieur Faymann a fait acte de saboteur. C’est ce que je lui reproche le plus. Il vaut mieux perdre des élections que de perdre à ce point la face. C’est une honte qu’on parle dans les rangs du SPÖ d’une probable coalition avec les populistes de l’extrême-droite. Ce serait une raison de renvoyer sa carte de militant. Ce phénomène n’est pas pourtant inconnu. Marcel Déat ou Jacques Doriot ont passé sans états d’âme de la gauche à la droite nazie, ceci sans se poser beaucoup de questions. Il en allait de leur carrière. On ne peut alors que combattre avec le plus d’acharnement possible de tels débordements. Mais attention : il n’est pas dans mon intention de mettre que le SPÖ au pilori. De telles tendances sont malheureusement aussi possibles en France. Je ne sais pas trop, ce que dirait la base du parti, si un flot considérable de migrants s’établissaient dans l’hexagone. Cela ne m’étonnerait en aucune manière de retrouver dans les discours, le ton de Marine Le Pen.
Je mets en garde tous ceux qui portent des responsabilités au sein du PS d’être le plus vigilant possible. Au nom de Jean Jaurès il serait inconcevable d’être en proie à de telles tendances. L’humanisme doit être au centre de nos préoccupations, même s’il n’est pas à l’heure actuelle une locomotive électorale. Casser de l’arabe ou du noir est malheureusement plus efficace. D’où ma revendication à la veille de l’année 2017, de montrer la couleur, même si électoralement parlant, cela pourrait être la débâcle. Il s’agit de garder son identité, quitte à faire de la résistance. Pensons à tous ceux, qui comme Jean Moulin, disent qu’il vaut mieux mourir la tête haute que faire partie de ceux qui ont trahi nos origines politiques. Pour toutes ces raisons je ne vois pas d’autre solution que le départ de tous ceux, qui par leur populisme, empoisonnent nos rangs. Le SPÖ passera probablement à la trappe, mais il vaut mieux cela qu’un parti-collabo. Cela risque d’arriver, car personne n’aime particulièrement abandonner le nid chaud qu’il s’est octroyé. Il y a de la joie… n’est ce pas ?
pm