Il y a de quoi jubiler ! Donald Trump a remporté l’Indiana à coups d’injures contre son adversaire Ted Cruz, qui a jeté l’éponge. Il est à prévoir que plus rien n’arrêtera ce requin de l’immobilier. Ce sera probablement un duel entre lui et Hillary Clinton qui se dessine, même si cette dernière n’a pas été victorieuse cette nuit. Il est déconcertant que des franges importantes des Républicains avalent ce que leur favori dit. C’est un discours d’une rare violence, où tous les coups bas semblent être permis. Pas digne d’un potentiel président. Cela démontre que la dignité est au point le plus bas. Je n’ai aucune sympathie pour Ted Cruz, mais je le comprends. Lorsque sa femme et son père sont ainsi mis au pilori, l’une avec des propos sexistes, l’autre parce qu’il a été photographié en compagnie de Lee Harwey Oswald, le meurtrier de John Kennedy, il ne pouvait pas avoir d’autre issue après sa défaite dans l’État de l’Indiana. Même si Donald Trump devait se rouler dans de la farine, son image peu flatteuse ne s’estompera pas. Que se passera-t-il en novembre lors des présidentielles ? Personne ne peut mettre sa main au feu. Dans la situation actuelle, tous les mécontents risquent de se rassembler sous sa barrière, même si son attitude ne correspond pas aux valeurs américaines, avec le fair-play en tête. Se livrer des duels est une chose, traîner ses adversaires dans la boue une autre. De même pour tous ceux qui ne correspondent pas à ses vues. Tout cela est nauséabond. Je pense que lors du congrès il sera impossible de lui faire barrage. C’est d’une part la mort du parti d’Abraham Lincoln qui a aboli l’esclavage, de l’autre la déchéance de ses partisans, qui sont nombreux.
Il faudra qu’Hillary Clinton se batte comme une lionne pour arriver à colmater les brèches qui menacent d’inondation tout un pays, voir le monde entier. Une fois de plus on fait l’apologie de la médiocrité, on fait place à des illettrés politiques, car ces derniers représentent peut-être bien le caractère saloon d’une part importante des électeurs. Au lieu de juger des candidats par leurs compétences, tout est nivelé par le bas. Il n’y a qu’une solution : voter démocrate. Mais pour que le calcul aboutisse à un résultat positif, la candidate devra ratisser « large ». Du centre-business à la gauche humaniste de Bernie Sanders. Le grand écart. Il faudra qu’elle fasse preuve de beaucoup de doigté. Sa campagne devra être d’une part modérée, de l’autre vindicative en ce qui concerne la défense d’une Amérique généreuse. Ne nous faisons pas d’illusion, Trump avec ses coups de gueule fera plus de bruit. Il est très difficile de s’imposer en prônant la tolérance, le respect d’autrui, car l’égoïsme s’est instauré partout. Ce ne sont pas les intérêts nationaux qui prônent, bien plus le petit train-train quotidien. Hillary Clinton devra convaincre le peuple qu’elle l’écoute, malgré son encrage dans le monde de la finance. Elle devra montrer de l’empathie. Plus que jamais le choix du vice-président jouera un rôle évident. Il aura le devoir de représenter tous ceux qui se sentent mis à l’écart. En clair un discours social-démocrate. Il n’y aura qu’un pas pour que Donald Trump l’accuse de communisme qui fait encore toujours fonction d’épouvantail. On n’est pas sorti de l’auberge !
pm