L’exemple de la Belgique est significatif pour ce qui se passe en Europe. Un petit pays regroupant trois communautés n’arrive pas à trouver un consensus entre ces dernières. Au lieu de suivre une voie commune, on s’entre-déchire depuis des décennies. Cela rappelle la débâcle lors de la construction de la tour de Babel. Un projet commun s’effrite et tombe finalement en ruine. La haine s’instaure entre les populations qui se lancent des injures et qui ne s’aperçoivent pas qu’elles scient les branches sur lesquelles elles sont assises. En Belgique on s’efforce de creuser des fossés entre les Wallons et les Flamands. Un exemple qui restera gravé en moi : à bien des reprises je me suis rendus à Bruxelles pour négocier avec la RTBF. La télévision du service public de langue française, se trouve sise dans le même bâtiment que son pendant néerlandais. Tous les services sont à doubles, pour passer d’un côté à l’autre de la centrale, il faut ressortir et s’accréditer à nouveau. Personne n’empiète le domaine de l’autre. Les collèges ,qui sont pourtant côte à côte, ne se connaissent pas. Ce modèle est une projection de ce qui se passe dans tout le pays. Il n’est pas étonnant que l’administration est incapable de gérer une crise comme nous l’avons connue ces dernières semaines. Ce système est parfaitement absurde. Au lieu de se rapprocher, on s’éloigne. Faudra-t-il que ce pays ce morcelle ? C’est faire l’apologie d’une politique de clocher, où les régions se désagrègent de plus en plus. Cela apporte de l’eau sur les moulins des populistes, de tristes sires, étriqués dans leur manière de penser. Que cet état d’esprit tient du suicide, personne ne veut vraiment l’admettre. C’est la porte ouverte à des massacres entre les ethnies. Bravo, on se retrouve à la Guerre de trente ans, où les paysans se révoltaient un peu partout et s’entre-massacraient allégrement.

Si c’est cela le progrès, je peux que sauter de joie. Le pire est le fait que les citoyens ne sont pas aveugles et se rendent bien compte qu’ils vont à leur perte. Mais ils sont paralysés et ne peuvent pas réagir. Si la Belgique implosait, cela remettrait en péril tout l’équilibre de l’Europe occidentale. La gestion de tels territoires atomisés, est un casse-tête, car elle est bancale par sa complexité. Les divisions ne peuvent que freiner une évolution économique qui est nécessaire pour la survie des gens. Il faut absolument se mettre en tête, qu’une structure comme celle de la Belgique est en petit ce que pourrait être l’UE. Rassembler des personnes de toutes origines, ne parlant pas forcément la même langue, est un pari qu’il ne s’agit pas de perdre. Nous étions arrivés à un bon résultat avant que tout soit remis en question. Cela démontre la fragilité d’un édifice en construction. Non, nous sommes au tout début d’une évolution. Notre rôle est de mettre tout en œuvre pour que cela réussisse. Nous ne pouvons pas baisser les bras, les Belges non plus. Ces derniers devraient au contraire prouver qu’une entente communautaire est du domaine du possible, sans pour autant éliminer les particularisme. L’exemple de la Suisse, avec laquelle je ne suis pas toujours tendre, est positif, car il a prouvé que cela est possible. Pour y arriver il faut mettre en place l’appareil nécessaire et faire appel à des personnes de bonne volonté. À l’attaque !

pm

http://www.liberation.fr/debats/2016/04/28/la-belgique-pres-de-defaillir_1449226

Pierre Mathias

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