Maurice Obstfeld, l’économiste en chef du FMI, tire la sonnette d’alarme. Avec un taux prévisible de croissance de 3,1 à 3,2% en 2016, de 3,5% en 2017, notre économie ne pourra pas sortir de l’ornière. Une fois de plus on essaie de rafistoler les brèches au lieu de se poser des questions fondamentales concernant le bien-fondé d’une politique. Ce n’est pas en baissant les impôts ou en pénalisant encore plus les chômeurs qu’il pourra y avoir un redémarrage. Vouloir raccourcir la durée de l’aide au plus démunis ne créera que des tensions pouvant mener à un désastre. Une fois de plus c’est le court-terme qui prime. Générer de la richesse que pour une petite élite, est nauséabond. La priorité absolue consiste à lutter contre la faim, contre l’exclusion qui devient de plus en plus insupportable. Le fossé entre les riches et les pauvres se creuse inexorablement. Dans un tel contexte il serait indispensable de revoir sa copie de fond en comble. Cela consiste à mettre des points d’interrogation derrière des thèses, qui jusqu’alors semblaient solides comme du granit. Dans un environnement de plus en plus fragile pouvons-nous rester camper sur le principe d’une croissance aveugle ? Quelles seraient les priorités en ce qui concerne le partage des richesses ? Pouvons-nous sacrifier une majorité d’hommes en essayant de redorer le blason des places financières ? Est-il compatible de « jouer » avec l’argent issu du travail ? Le but essentiel est d’assurer la survie ! Tout le reste doit passer au second plan. Et c’est bien là qu’il s’agirait de réfléchir d’une manière ouverte. De ne pas partir de la situation actuelle, mais d’avoir la liberté de concevoir des utopies. Ce que je critique le plus, c’est un manque absolu d’imagination.
Maurice Obstfeld a sûrement bien des mérites, mais il part du passé. Lorsque je lis ce qu’il envisage, je revois d’anciens spectres qui jusqu’à présent ont eu des résultats assez limités. Le marasme financier et économique que nous vivons actuellement, est dû à mon humble avis à un manque de motivation. Les individus, dont je fais aussi partie, ne voient plus tellement la raison de mettre la main à la pâte. Ils se rendent de plus en plus compte que le matérialisme est de la poudre jetée aux yeux. Mais ce qui est encore plus grave, c’est que la notion de solidarité est aujourd’hui vide de sens. Lorsqu’on voit l’attitude des Américains envers les plus démunis, il y a de quoi vomir. Pourquoi se jeter dans la mêlée dans de telles conditions ? La plupart d’entre-nous demandent que des penseurs et des universitaires sautent enfin par dessus les moi je ! Qu’ils conçoivent des idées qui nous donneraient de nouvelles perspectives. On en est loin ! Ils préfèrent être aux petits soins pour les démarcheurs de Wall Street ou de la City. Je trouve pénible d’être l’otage de requins ne pensant qu’à leur porte-monnaie. Le FMI encourage un business, qui rend le travail caduque. La bourse a une emprise sur nous que je condamne au plus haut point. Sommes-nous au casino ? Oui, nous sommes malheureusement couillonnés! Il serait temps de mettre le feu au cul des spéculateurs et de penser en enfin à ce qui pourrait servir l’humanité. Le FMI n’en a rien à faire, semble-t-il!
pm