D’après le conseil des prud’hommes de Paris, traiter quelqu’un de PD n’est pas une insulte homophobe. Cette dénomination étant entrée dans le langage courant, les juges la considère comme étant normale. Je trouve ce verdict absolument scandaleux. Que fera-t-on à l’avenir des injures comme « sale juif  ou sale arabe » ? Je pense que tous termes discriminatoires doivent être mis au pilori, qu’il n’y a pas circonstances atténuantes. Personne ne devrait être aussi aveugle de ne pas se rendre compte que l’homosexualité n’est pas encore acceptée par un grand nombre de personnes. Sans aucun doute on peut parler de ségrégation, même si les attaques se sont calmées un peu. Comme le démontre l’encyclique sur la famille et sur la sexualité publié hier par le Vatican, ce problème reste encore tabou. Mais si on prend en considération la Charte des droits de l’homme, l’esprit de la liberté individuelle ne peut pas être remis en question. Ce n’est pas le cas. Certains pays où le fondamentalisme religieux est de mise, vont jusqu’à condamner à mort les homosexuelles ou les lesbiennes. Tant que de telles pratiques sont de appliquées, il faut tout faire pour que dans nos sphères il règne la tolérance. Il en va d’un état d’esprit qui réclame de nous le maximum de respect. Le P et le D ne doivent pas devenir des armes avilissantes. Il n’y a qu’à jeter un coup d‘œil sur ce qui se passe dans les cours des écoles pour se rendre compte des dommages qui peuvent être occasionnés, plus encore sur le net, où des propos et des photos discriminatoires sont souvent publiées. Des attaques qui peuvent mener au suicide. Ce n’est pas de la bagatelle, au contraire !

C’est pourquoi la décision du tribunal des Prud’hommes de Paris est un très mauvais signal ! Je trouve que dans ce cas bien précis, le coiffeur qui a commis l’impaire de traiter par écrit de PD un collègue, aurait dû être condamné. Cela n’a pas été dit dans un mouvement de colère. C’est un acte prémédité. Vous vous poserez probablement la question de ce qui peut m’amener, dans des temps tendus comme nous les connaissons, de traiter un tel sujet ? Je considère que la moindre atteinte à la dignité, aussi anodine soit-elle, peut déclencher une avalanche qui doit être arrêtée avant qu’elle fasse partie de la normalité. Je suis le premier à refuser tous interdits, de condamner la répression, peu importe sous quelle forme. Mais il y a des cas comme celui-ci où la justice doit intervenir. J’aimerais savoir ce qui se serait passé si un notable de la politique avait été attaqué de la sorte dans le but de lui nuire ? Je pense que tous les tribunaux auraient agi autrement. C’est là qu’on voit qu’il y a deux poids et deux mesures, que la tolérance est appliquée à la carte. Parler d’égalité est une utopie. Je pense que ce cas-là devrait aller en appel, peu importe où, que les organisations soutenant les homosexuels contre les abus dont ils sont les victimes, devraient bouger. J’irais encore un pas plus loin : cet incident devrait être débattu au parlement. Il faut absolument tout faire pour désamorcer toutes tentatives de haine et de violence, peu importe dans quel domaine. J’attends de l’État qu’il prenne position à ce sujet, ceci sans mettre en cause la liberté de la justice.

pm

http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/04/08/pede-n-est-pas-une-insulte-homophobe-selon-un-jugement-du-conseil-des-prud-hommes-de-paris_4898651_3224.html

Pierre Mathias

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