Le peuple des Pays-Bas a rejeté dans un référendum l’aide à l’Ukraine, que l’UE voulait accorder à ce pays. Plus de 61% d’électeurs ont voté non. Même si le taux de participation était très faible, c’est une victoire pour les populistes. Ne désirent-ils pas rompre avec l’Europe ? C’est aussi un signal assez fatal à ceux qui en Grande-Bretagne se sont engagés pour le Brexit. Cette évolution est dangereuse car elle pourrait précipiter l’Union dans la désintégration, ce qui ferait revivre des temps, que nous rejetons, ceux des conflits nationaux. Avec le chacun pour soi, il n’y aurait que des perdants. Mais il serait aveugle de ne pas se poser la question du pourquoi ? Qu’elle est la nature de ce rejet, qui semble se répandre comme une traînée de poudre sur tout le continent ? La plus grande tare de l’UE est qu’elle prend des décisions qui ne sont pas démocratiquement ratifiées par les peuples. Le processus parlementaire laisse encore à désirer. Les bureaucrates ont une puissance exagérée. Mais il n’y a pas que cela. Ce qui fait cruellement défaut est l’Europe sociale. Bien des personnes ont l’impression que Bruxelles ne sert que les lobbys du business au lieu de se creuser les méninges en ce qui concerne le bien-être de tous. Peut-être qu’une impression, mais elle prévaut dans les esprits. On ne peut pas s’attendre dans un tel cas de figure à un engouement populaire. Il serait donc plus qu’urgent de mettre le système européen sur l’établi et essayer de corriger le tir. Mais n’est-il pas trop tard ? Non, trois fois non, si on agit avec une telle mentalité on peut mettre immédiatement la clef sous le paillasson. Il ne faut en aucun cas abdiquer, au contraire. Il faut convaincre en faisant un sérieux pas en avant et en acceptant enfin les critiques fondamentales qui sont faites par une partie non-négligeable des citoyens.

Ne nous reposons pas ! Ne restons pas figés dans des conventions ! Faire l’Europe consiste à prendre des décisions courageuses, non pas de gérer le statut quo. Mais ce n’est guère possible avec le personnel actuel, qui fait, lui aussi, partie des intouchables. Le même phénomène qu’à la FIFA ou à l’UEFA se reproduit ici. Il est impossible de se réinventer avec le personnel existant. L’affaire des « papers panaméens », le démontre d’une manière éclatante. Mais faire tabula rasa est un opération impossible, si il n’y a personne de crédible pour reprendre le flambeau, ce qui semble être le cas un peu partout. Cela peut faire peur. Tant que nous avons à faire à une génération que je nommerais « Amazon » ou « Facebook » je ne vois pas de solutions. Des jeunes gens qui s’abrutissent ou qui se complaisent dans des rapports virtuels, est un fait plus que triste. Nous avons besoin d’un rebond, mais je crains fort que la volonté de sauter par dessus ses propres problèmes est réduite. La peur de l’échec paralyse toutes initiatives, aussi sensées soient-elles. Peut-être que l’UE serait bien conseillée si elle propageait plus d’espoir. Mais tant qu’elle cautionne un taux de chômage scandaleux en ce qui concerne les jeunes, elle n’est plus crédible. Il serait temps de faire tabula rasa avec les vieux barbons ! Allez, vlan !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/04/07/pays-bas-victoire-du-non-mais-faible-participation-au-referendum-sur-l-ukraine_4897321_3214.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert