La défaite de Lee Sedol, le champion du monde coréen du jeu « Go » face à un programme mis en route par Google, me laisse songeur. Cela voudrait-il dire qu’un logiciel puisse un jour remplacer le cerveau humain ? Depuis hier cela paraît possible ! Cela reviendrait-il à dire que l’homme n’est plus nécessaire ? Que la vie est obsolète ? Rationnellement cela pourrait être possible ; dans les faits non ! Ce qui caractérise notre espèce, c’est la foule de sentiments qui nous animent. Ils ne sont pas, loin de là, qu’intellectuels. L’amour, par exemple, est une donnée qui peut tout d’abord paraître abstraite, mais qui défini d’une manière profonde notre vie. Il ne peut pas être défini mathématiquement, heureusement ! Il nous surprend lorsque nous nous y attendons le moins. Il est certain que la machine, même si le robot a une forme humaine, ne pourra pas ressentir comme nous le faisons. L’usine chimique que nous sommes, n’est pas régie seulement par l’intellect. Je vois mal Google pouvant remplacer par une foule de formules algébriques, ce qui nous est le plus cher : le libido ! Si c’était le cas, nous aurions plus de raison de vivre ! Soyons sérieux ! La technologie n’a qu’un sens que lorsqu’elle peut nous servir. Elle n’est pas une fin en soi, au contraire. Si l’intelligence artificielle peut nous aider à mieux régler notre existence, elle a un sens. Mais si elle est appelée à prendre notre place, elle serait nocive.
Ce n’est pas seulement le bien matériel qui devrait nous inspirer, bien plus ce que nous ressentons. À nous d’élever notre voix afin de remettre à leur place les apprentis-sorciers. Je suis le dernier à vouloir freiner le progrès technologique, mais on devrait s’entendre sur le sens à lui donner. Il n’a qu’une valeur complémentaire. Mais lorsqu’il dépasse les attentes, comme cela a été le cas ici, il y a de quoi réfléchir. Quel est le sens à donner à la pensée humaine ? Nous assistons à l’heure actuelle à un phénomène d’autodestruction, que chaque programme. un temps peu soit sensé, éliminerait d’office. La réflexion laisse une fois de plus la place à des réflexes psychologiques qui incluent le suicide dans leur démarche. Cela vient du ventre, non pas du cerveau. L’irrationnel prend le dessus, sans que nous sachions vraiment pourquoi cela se passe ainsi. C’est le grand point d’interrogation de la nature humaine. La logique y joue un rôle mineur. C’est peut-être la raison pour laquelle aucunes machines ne remplaceront l’animal que nous sommes. L’amour ne s’explique pas d’une manière absolue. C’est justement là que l’homme peut s’émanciper, voler de ses propres ailes, sans que la logique puisse l’en empêcher. C’est mon seul espoir ! Si nous avions la possibilité de faire la pluie et le beau temps, ce serait l’enfer. La nature nous soumet à des phénomènes irréversibles que nous ne pouvons pas programmer, tout au moins jusqu’à présent. Aurais-je malgré cette courte analyse la crainte qu’il puisse en être autrement ? La possibilité que Google intervienne dans ce que nous ressentons ? Si c’était le cas, il faudrait faire tout sauter. Nous en sommes heureusement encore loin. Faire une déclaration d’amour doit être le privilège de l’homme, pas du robot !
pm