La centrale nucléaire du Bugey, dans le département de l’Ain, a été mise en route en 1978-79 et ne peut pas être qualifiée comme étant de prime-jeunesse. Les autorités du canton de Genève, en Suisse, s’oppose que ce site soit encore en fonctionnement. Également à l’intention d’y entreposer du matériel radioactif venant de réacteurs en démantèlement. Elles se sont adressées à l’avocate Corinne Lepage, l’ancienne ministre de l’écologie, afin d’obtenir des tribunaux la fermeture de ce site. La ville internationale se trouve qu’à 70 kilomètres de là. C’est dire qu’en cas de pépin, elle serait directement concernée. Genève avait déjà œuvré afin que le surgénérateur Super-phénix de Creys-Malville soit arrêté et démonté. Étant opposé au nucléaire, je ne peux que saluer une telle prise de position. Lorsque l’EDF prétend que toutes les mesures de sécurité sont prises et si ce n’était pas le cas, qu’elle les étende, est probablement vrai. Mais comme l’histoire l’a prouvé, personne n’est vraiment à l’abri de défaillances, qu’elles soient techniques ou humaines. À Tchernobyl des techniciens ont provoqué une catastrophe, qui aujourd’hui encore fait des victimes. Ils ont poussé les réacteurs au maximum, afin d’effectuer des contrôles. D’après ce qu’on sait l’infrastructure était en bonne état. L’exemple de Fukushima démontre à quel point les hommes manquent de jugement, lorsque l’argent est en jeu. Ils n’ont pas hésité à construire des centrales dans des régions soumises régulièrement aux séismes. Eux-aussi ont prétendu que tous dangers pouvaient être écartés. Aujourd’hui le gouvernement japonnais a l’intention de remettre le nucléaire sur les rails, malgré les risques de tremblements de terre. De l’inconscience !

C’est la raison pour laquelle j’émets des doutes, lorsque des contrôleurs assurent que tout baigne dans de l’huile. La radio allemande vient de confirmer que l’incident de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, il y deux ans, avait été bien plus grave que ce que l’EDF a prétendu. Dû par une fuite d’eau, il aurait pu déclencher un processus dévastateur. Bien sûr tout cela a été démenti, mais peut-on encore faire confiance au apprentis-sorciers ? Les Allemands réagissent très sensiblement lorsqu’il s’agit du nucléaire. Après la catastrophe au Japon, ils n’ont pas hésité à arrêter définitivement une technologie, qui à leurs yeux est encore bancale. À partir de 2022 il n’y aura plus une seule centrale en fonctionnement. Au fur à mesure elles seront détruites. Lorsque une nation, dont l’économie boom et possédant un outil industriel efficace, on est en droit de se poser quelques questions. Les ingénieurs allemands ont répondu par la négative. La raison pour laquelle la centrale de Cattenom en Moselle est aussi dans le collimateur. Je serais d’avis qu’il serait grand temps que la France soit moins frileuse dans ce domaine, qu’elle favorise plus les énergies renouvelables. Faut-il qu’il y ait une catastrophe pour faire entendre raison aux décideurs ? Je le crains. Un revirement complet de la politique énergétique, donnerait un coup de fouet à l’économie. En particulier en développant des réacteurs n’émettant pas de radioactivité. C’est en cours, mais plutôt d’une manière frileuse !

pm

http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/03/les-centrales-nucleaires-francaises-inquietent-les-pays-frontaliers_4876180_3244.html

Pierre Mathias

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