Une vague de fond a remué la vase qui se trouvait au fond de l’eau. Une fois de plus les agissements d’un prêtre sont à la une. Il s’agit cette fois-ci de Bernard Preynat, qui entre 1986 et 1991, a agressé sexuellement des scouts. Il a quitté sa paroisse du Roannais à la fin du mois d’août 2015 et a été mis en examen le 27 janvier 2016 après avoir reconnu les faits. Presque un fait banal lorsque de tels cas sont pour ainsi quotidiens. Ce qui l’est moins c’est son accusation envers la hiérarchie de l’Église. Il a prétendu que six personnes, dont le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon et le cardinal Müller étaient depuis longtemps au courant. Une enquête a été ouverte pour non dénonciation de crimes. C’est plus qu’embarrassant, même si les personnes concernées réfutent ces accusations. Il est évident que la plupart des cas de pédophilie étaient connus. C’est à mon avis un scandale presque aussi grands que les faits mêmes. Et cela devrait remettre en question le célibat qui semble aujourd’hui dépassé. Il serait justifier que les responsables de l’Église se penchent enfin sur ce problème, d’autant plus qu’il est théologiquement contestable. Le christianisme des débuts permettait le mariage des prêtres. Cela a été valable pendant les premiers siècles. « 1074 , le Pape Grégoire VII dit que quiconque doit être ordonné , doit faire d’abord vœu de célibat : “ Les prêtres [doivent] tout d’abord s’échapper des griffes de leurs femmes „. » C’est donc un dogme que l’Église a introduit assez tard. À côté des questions spirituelles, il y avait un intérêt matériel. Un célibataire se devait de léguer tous ses avoirs à sa hiérarchie, que ce soit des biens mobilier ou immobiliers. C’est ainsi que le catholicise devint une force politique incontournable et imposa sa manière de voir. Après la sécularisation, de telles questions ne devraient plus être à l’ordre du jour.
Il serait grand temps de quitter le principe absolu du célibat, car il n’est pas réalisable dans les faits. C’est un secret de polichinelle qu’un nombre élevé de prêtres ont une double vie, ce qui incite au mensonge, comme on le sait un grand péché. Ceux qui veulent nous inculquer une attitude morale, ne peuvent pas se passer de turpitudes, ce qui est parfaitement humain. L’attitude rigide du clergé encourage les personnes concernées à dissimuler leurs instincts sexuels. Tant qu’il s’agit de rapports entre adultes, ce serait à mes yeux guère contestable. Il en va autrement des enfants qui leurs sont confiés. Les agressions sexuelles que beaucoup d’entre-eux subissent sont parfaitement insupportables et doivent être condamnées. Il faudrait dans ces cas bien précis se poser enfin des questions fondamentales. Est-ce le célibat qui mène à de tels excès ? Tout le monde sait que la pédophilie est répandue dans tous les milieux. Ce n’est pas le mariage qui peut l’exclure. Mais il y un fait réel : le nombre des crimes est très répandu au sein de l’Église. Les dogmatiques devraient enfin voir la réalité. L’homme n’est pas un être solitaire. Il aspire à l’amour, à la proximité. Je ne pense pas qu’un prêtre montre moins d’attention envers ses ouailles en étant marié. Le célibat n’est pas essentiel au sacerdoce, comme l’a constaté Jean-Paul II. Alors pourquoi vouloir le maintenir ?
pm