Il est toujours à nouveau incompréhensible qu’un grand nombre d’électeurs jouent avec l’idée du suicide. C’est ce qui se passe actuellement aux primaires du parti Républicain aux USA. Donald Trump semble caracoler en tête et ceci pour longtemps. 6 heures 15 : les médias américains viennent d’annoncer les premiers résultats du Nevada. Le grand guignol arrive largement en tête devant ses rivaux Marco Rubio et Ted Cruz. Il est déconcertant de voir qu’un homme qui dit n’importe quoi, qui est d’une vulgarité déconcertante et qui manque absolument de toutes les compétences pour diriger une puissance mondiale, soit ainsi porté aux anges. Est-ce de la provocation ? Est-ce un manque complet d’espoir ? Après moi le déluge ? Des questions qu’on est en droit de se poser. Vouloir ainsi punir l’establishment politique me semble être naïf. Peut-on ainsi scier la branche sur laquelle on est assis ? Oui on le peut ! Je crains fort que la bêtise gagne de plus en plus de terrain ; partout où on jette un regard c’est le cas ! Ce n’est pas en lançant des coups de gueules racistes qu’un Monsieur Trump réussira à régler les problèmes. Les États-Unis se trouvent à un tournant de leur histoire. La prédominance des blancs se réduit comme une peau de chagrin. Elle est due à la démographie qui joue un mauvais tour aux adeptes de l’élite blanche de ce pays. Elle n’aura bientôt plus les moyens d’imposer ses vues. Elle sera balayée par les latinos et les afro-américains. Ce qui se passe aujourd’hui chez les conservateurs est un dernier rebond contre une évolution qu’aucune barrière ne pourra arrêter.

Au lieu de tabler sur l’intelligence et le doigté, on se réfère à un bulldozer. Il est triste de voir à quel point une nation tombe dans la dérision. Même si Trump ne passait pas au début novembre, le mal est fait. Il confirme les pires clichés. Les Républicains, par soif de pouvoir, se mettent en touche. Le parti, par son attitude de rejet risque bien d’imploser. Si le non est de règle, ses dirigeants devraient s’apercevoir qu’il est impossible de construire quoi que ce soit. Ils ont balisé ainsi le terrain à un joueur de poker, qui sait parfaitement que seul un style musclé lui apporte l’attention nécessaire. Les dirigeants traditionnels remarquent aujourd’hui qu’ils ont fait entrer le loup dans la bergerie. En flirtant avec les adeptes du mouvement de la « Tea-Party », ils ont ouvert la porte au fondamentalisme pseudo-religieux, à des gens proches des idées du Ku-Klux-Klan. L’exclusion et le racisme sont les solutions qu’ils préconisent. Cela ne correspond pas à un Abraham Lincoln, qui est un héros des Républicains. Ont-ils oublié qu’il est mort parce qu’il était tolérant envers les noirs ? Ce qui se passe actuellement devrait le faire bondir. Je pense qu’il condamnerait sans rémission tout ce qui pourrait diviser les américains dans leur ensemble. Qu’il soit dit, l’apartheid n’est plus d’actualité. Ceux qui le pratiquent ne peuvent que déclencher la haine, la mort. Les modérés du parti ont été pris au piège, parce qu’ils ont voulu composer avec l’extrême-droite, représentée par un Donald Trump. Quelle gabegie ! Rien n’est pire que l’ignorance en politique ! Nous y sommes plongés jusqu’au cou. Valsons en fermant les yeux !

pm

http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/02/23/trump-ou-le-succes-d-un-bateleur-narcissique_4870182_3232.html

Pierre Mathias

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