Les primaires ont eu lieu hier dans le New Hampshire. Chez les démocrates, le socialiste Bernie Sanders a gagné. Hillary Clinton n’a remporté que 40% des suffrages, ce qui peut être considéré comme une cuisante défaite. Dans le camp républicain, Donald Trump empoche près de 35% des voix. Ces résultats font réfléchir. Ils ont été obtenus dans un petit état de la côte Nord-Est des États-Unis. D’habitude un fief plus ou moins libéral de ce grand pays. C’est ce qui rend les résultats assez représentatifs pour ce qui se passe outre-atlantique. Une polarisation des extrêmes, rejetant tous compromis. Les candidats modérés de part et d’autres, doivent rempiler. Les voix prônant un peu plus de retenue, sont tenues en échec par des points-de-vue populistes. Bernie Sanders fait de la surenchère en esquissant un projet social-démocrate, où les plus nantis seraient forcés de passer à la caisse. Une option que Madame Clinton a du mal à avaler. Il est évident qu’elle dépend de plus en plus du capital et qu’elle ne veut pas offusquer ses bailleurs de fonds. Elle-même appartient à l’establishment. Elle et son mari ont amassé une fortune considérable après les huit ans passés à la Maison Blanche. Cela ne plaît évidemment pas aux personnes qui vivent dans des conditions frisant la précarité. Le langage égalitaire de son concurrent, porte ses fruits. Il est évidemment que les USA doivent dans le domaine social remettre tout en question. Il est nécessaire que la politique n’ignore plus les réalités sociaux-économiques. Nous trouvons face-à-face à deux modèles de société. Celui de Monsieur Trump, mais aussi celui de Hillary Clinton, face à celui d’une gauche libérale qui désire lutter pour plus d’égalité. D’un côté le pouvoir de l’argent, de l’autre tous les laissés pour compte qui ne savent souvent pas comment survivre. Avec sa croisade pour plus de justice, Bernie Sanders séduit bien des électeurs. Mais réussira-t-il à rassembler une majorité en novembre de cette année ? J’en doute malheureusement et ai peur que des extrémistes de la droite populiste du parti Républicain puissent faire la mise.

Comme européen je ne peux qu’appréhender une telle décision électorale. Même si les idées gauchistes de Sanders me plaisent assez car elles correspondent à mes vues politiques, je serais plutôt enclin à soutenir un vote utile. Je pense que Madame Clinton a plus de chances de passer que son concurrent des primaires. Il est à craindre que le vieux réflexe anti-communiste se manifeste à nouveau et que le milliardaire new-yorkais soit élu président, ce qui serait à mes yeux une catastrophe. Mais peut-être je me trompe. Avec la montée démographiques des noirs et des hispaniques, il pourrait y avoir une remise en question de toute la société traditionnelle. Mais je crains qu’il soit trop tôt. Dans tous mes calculs il y a encore un facteur d’insécurité. Que se passerait-il si l’ancien maire de New-York, Michael Bloomberg annonce sa candidature ? Comme indépendant il risque d’amasser un grand nombre de voix, celle qui refusent de se laisser entraîner dans une aventure aux issues improbables. Faire des pronostiques dans de un tel contexte serait pour l’instant absurde.

pm

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/02/10/primaires-americaines-bernie-sanders-et-donald-trump-remportent-le-new-hamphsire_4862356_829254.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert