L’EI a fait éclater des bombes à Damas. Cinquante personnes ont trouvé la mort. Le régime de Bachar el-Assad pilonne des régions entières et tue d’innombrables citoyens. Des villes sont assiégées où règne la disette. L’horreur est quotidienne, les adversaires n’arrivent pas à se démarquer. Un statu quo sanguinaire qui peut durer encore longtemps. Malgré cette situation, les parties concernées se sont retrouvées à Genève dans l’espoir de trouver une issue à ce malheur. Elles ne s’assiéront pas autour d’une table, mais négocieront par personnes interposées, si elle ne quittent pas avant la conférence. Tant que le dictateur est présent, il ne faut pas s’attendre à un miracle. Sa soi-disant lutte qu’il dit mener contre le terrorisme, est un sauve-qui-peut de son clan. Il en va uniquement du de l’influence de sa famille. L’opposition est plus que divisée et ne peut pas être considérée comme représentative. L’EI n’est pas présent, ce qui rend caduque toutes solutions. Dans l’état actuel de la guerre civile, il est quasi impossible d’entamer un dialogue avec les fous de Dieu, qui n’hésitent pas à tuer des innocents partout dans le monde. Tant qu’il étend son influence sur des pays comme l’Irak ou la Libye, il ne peut pas être considéré comme une force régionale. De là tout le dilemme où se trouvent les négociateurs à Genève, que ce soit les américains ou les russes. Il est évident que personne ne veut parler avec les dirigeants de l’EI. Cela leur donnerait une légitimité qui ne leur est pas due. Même si par miracle un accord pouvait être conclu, il serait bancal. Le conflit continuerait à apporter son lots de victimes innocentes. Je ne suis pas un militariste, mais la logique me dit, que sans une victoire sur le terrain contre les islamistes, rien ne pourra se faire. Ceci même si Bachar el-Assad décidait de quitter le pouvoir de son propre gré, ce qui n’est pas à prévoir.
Il est évident que des intérêts complètement différents s’affrontent. Les nations occidentales voudraient limiter les dégâts et éviter que le terrorisme s’internationalise encore plus. La Russie de Vladimir Poutine veut renforcer son influence dans le Proche et le Moyen-Orient et avoir un accès direct à la Méditerranée. La Turquie, quand à elle, se verrait bien reprendre la succession de l’empire ottoman. Les différents groupuscules qui s’affrontent, ont comme but d’augmenter leur influence. Comme on le voit, personne ne parle d’une seule et même voix. Et derrière ces palabres, le spectre de l’EI, qui malgré le bombardement incessant des ses positions et la perte de certains territoires qu’il a occupés, n’est pas prêt à capituler. Cela revient à dire que les chances de succès sont plus que limitées. On ne peut pas rafistoler un pays, pendant que la guerre continue à sévir. Cela reviendrait-il à dire qu’il vaut mieux être fataliste ? Que sans un espoir de succès, il vaudrait mieux mettre à un terme à des négociations ? Même si le réalisme devait dicter une telle attitude, je pense qu’aucun effort devrait être vain. Si on obtenait au moins un cessez-le-feu, la population civile en profiterait. Pour ceux qui vivent au quotidien un tel drame, toutes tentatives d’entente ne peuvent qu’être perçues comme un signe de bonne volonté. La raison pour laquelle il faut parler !
pm