Que faut-il encore ? Les morts innocents de Californie ne suffisent probablement pas pour infléchir les Républicains afin qu’ils approuvent un contrôle des armes aux USA. Souvent des piétistes, pour qui la vie devrait avoir, du point de vue religieux, la priorité absolue. Mais non, pouvoir tuer à sa guise fait partie à leurs yeux de la liberté ! Cela remonte du temps où les pionniers faisaient le carton sur les indiens. Chacun devait être en mesure d’assassiner autrui, pardon, de se défendre. Les mentalités ne semblent pas avoir évolué. Cela jette un voile sombre sur le système démocratique des États-Unis. Il est parfaitement discriminatoire, ceci dans un pays, où des noirs sont souvent abattus sans raisons évidentes par la police. Aussi là on leur concède le droit de vie et de mort. Il va sans dire qu’une telle attitude me gêne énormément. Elle m’incite à ne pas accorder ma confiance à cette nation, qui devrait être éprise de liberté. C’est le cas sur le papier, mais bien moins dans les faits. Il est à craindre que le lobby des armes continue à faire la pluie et le beau temps. Quel serait le politicien ayant le courage de le contredire ? Mêmes les Démocrates hésitent à les combattre frontalement. Ils condamnent certes les excès, mais sont assez réservés dans ce domaine. Le revolver ou le fusil sont pour les citoyens le gage qu’ils ont droit de sauvegarder, aussi avec la violence, leur individualité. Les armes sont aussi considérées commun rempart contre la mainmise de l’État. Mais ne nous faisons pas d’illusions, la liberté n’est pas de mise dans un pays, où les disparités sociales sont aussi élevées.

Que dire à ceux qui considèrent une assurance-maladie gérée par la collectivité comme étant un frein « à l’épanouissement personnel »? Les pieux Républicains pensent qu’il ne faut pas soutenir « les plus faibles », car ceux-ci portent la responsabilité de « leur échec ». Une injustice flagrante, qu’une majorité est prête à soutenir. Comment vouloir réduire dans de telles conditions le port des armes ? Il fait partie du folklore américain, qui fait croire aux petits bourgeois, qu’ils sont en mesure de gérer leur vie par la force s’il le faut. Évidemment un mensonge, qui ne peut pas tenir le cap aujourd’hui. On est loin du Western, où le courage pouvait sauver des vies, sauvegarder des valeurs. C’est probablement la nostalgie d’un temps à tout jamais révolu qui déclenche à chaque fois des tollés, lorsqu’un haut responsable commet le crime lès-majesté de critiquer la situation actuelle dans ce domaine. La peur évidente de perdre ses prérogatives, mêmes si les arguments contre sont sensés. Le 13 novembre 2015 a démontré le ravage que peuvent provoquer quelques individus armés. Ils ont remis en question tous les préceptes de sécurité. Par leur action meurtrières, ils ont attisé la peur et la haine. Un tel attentat devrait faire réfléchir le gros de la population américaine. Ce n’est pas le cas ! Je pense que la législation actuelle dans ce pays, est un talon d’Achille. En fin de compte c’est un facteur d’insécurité qui risque d’ébranler un jour toute une nation. Le droit accordé s’applique aussi aux fossoyeurs de la démocratie. Est-ce le vœux des citoyens qu’on en vienne aux mains ? Je ne le pense pas, mais ils sont aveugles. Pauvre Amérique !

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2015/12/04/au-senat-americain-les-candidats-republicains-s-opposent-au-controle-des-armes-a-feu_4823863_3222.html

Pierre Mathias

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