Des voix s’élèvent pour critiquer les interventions de la coalition contre l’EI, notamment en Allemagne. Des citoyens se posent la question de savoir, si ces attaques aériennes contre les bases des islamistes, apportent du point de vue militaire quelque chose ? Est-il concevable que nous restions passifs par rapport aux visées fascistes des fous de Dieu ? Un petit retour dans l’histoire. Lorsque Adolf Hitler a « délivré » la Rhénanie des mains des Français en 1936 et ceci en violant le traité de paix, il a mis en route un processus qui devait mener à la seconde guerre mondiale. Si les forces européennes étaient intervenues alors, la Wehrmacht aurait été brisée. Peut-être bien que le régime nazi n’aurait pas survécu. Il en a été autrement. Le laxisme affiché a plongé tout le continent dans la catastrophe. En ce qui concerne l’EI, je trouve la démarche malheureusement nécessaire afin d’affaiblir son système meurtrier. Mais il est clair que seul un bombardement ne suffit pas. Des forces terrestres devraient intervenir, mais ce n’est pas le cas. Il est parfaitement compréhensible que la coalition ne veuille pas être mêlée à un conflit qui devrait être réglé par les forces régionales. Le veulent-elles vraiment ? Parfois j’en doute.
Rakka, la soi-disant capitale des djihadistes, ne tombera pas tant que l’EI trouvera des fonds pour mener sa croisade contre les non-croyants. Il est scandaleux que des sociétés occidentales profitent de ce drame pour se faire du beurre, en vendant le pétrole des territoires occupés. Aussi le fait que des banques assistent une horde de personnages assoiffés de sang. Une fois de plus le business agit sans une once de moralité et se fiche de la situation des populations souffrant de l’injustice, de l’horreur des occupants. C’est tout à fait nauséabond. Parallèlement aux frappes aériennes, il faudrait s’attaquer aux ressources de l’EI et mettre au pilori les financiers peu scrupuleux, qui rendent possible la survie de cet État félon. Sans un point final à ce que je nommerais le plus grand scandale de ces dernières années, le mal subsistera. Je crains malheureusement qu’on est loin de prendre les mesures adéquates contre les complices en chemise blanche qui s’affairent à la City ou ailleurs. Trop de politiques ont fait jusqu’à présent cause commune avec ces gens-là. Dans bien des cas ils se sont compromis et voudraient éviter des révélations qui pourraient les mener à la trappe. Ce que je veux prouver par là, c’est que l’intervention militaire est constamment contrecarrée par le manque de scrupule de certains rapaces. Ils n’hésitent pas à s’attaquer, dans bien des cas, à leurs propres compatriotes. Si on appliquait à la lettre la loi de guerre, ils seraient exécutés comme traîtres à leur pays. Ce n’est pas le cas. La campagne contre l’EI échouera tant qu’on les laissera faire. Les stratèges agissent logiquement lorsqu’ils disent qu’il faut à tout prix affaiblir les forces armées de ces fanatiques sanguinaires. Ceci afin de ne pas faire une erreur historique comme en 1936. Il me paraît être évident que le terrorisme ne sera pas pour autant éradiqué. Toutes interventions de notre part ne pourront pas pas empêcher des fanatiques de se faire sauter. Mais en restant les bras-croisés, nous aurions abdiqué.