Ce matin j’ai de la peine à écrire. Malgré les 120 morts décomptés jusqu’à présent, la vie continue. Ce ne sont pas les terroristes de l’EI qui pourront la déconnecter. C’est le message qu’il faut absolument faire passer. Paris est à sang, Paris est blessé mais Paris ne mourra jamais. Et tout ceci à cause d’un fanatisme soit-disant d’origine religieuse. L‘ Islam dans son ensemble a été visé par ces fous de Dieu. Ils veulent imposer leur fondamentalisme et ceci qu’avec les paroles de la violence. Ils ne veulent pas être compris, mais craints. La dignité de l’homme, comme il en est question dans le Coran, ils n’en ont rien à faire. Ce n’est qu’avec les moyens de l’horreur, qu’ils veulent imposer une forme de société, qui est à l’opposé des vers coraniques. Une énorme majorité de croyants s’opposent à de tels méfaits, mais il sont impuissants face à cette vague déferlante. Ils sont soumis à de plus en plus de méfiance, qui peut se transformer en peu de temps en haine. Ils le doivent à cette jeunesse, dont ils ont souvent perdu la maîtrise. Ils savent d’où viennent les meurtriers, mais ne peuvent pas leur inculquer de la raison, avant que les drames arrivent. La communauté musulmane dans son ensemble est passée otage de ces kamikazes.

Dans un tel contexte on est en droit de se poser des questions. Les institutions religieuses ne peuvent pas accuser le sort de les attaquer. C’est le cas, mais ils ont une responsabilité dans ce que je nommerais l’éducation des enfants et la nécessité de leurs inculquer des valeurs universelles, que chacune des trois religions monothéistes ont comme base. Tu ne tueras point ! Mais il serait injuste que de les accuser uniquement. Tant qu’il y en France une société à deux volets, la colère est programmée. D’un côté les plus nantis – en général les blancs, de l’autre les pauvres issus du milieu de l’immigration. Ne mâchons pas les mots, l’intégration est un échec. Personne n’a réussi à aplanir les disparités et les inégalités. Nous nous trouvons de plus en plus face à deux ethnies qui s’injurient et qui s’accusent de tous les maux. Le terrorisme est aussi issu de l’intolérance qui sévit de part et d’autre. Elle engendre la violence, l’aveuglement et finalement l’injustice. Je frémis à l’idée qu’un tel drame puisse être manipulé à des fins électorales. Ceux qui veulent le capitaliser, sont à mes yeux des monstres. Il en va de la cohésion nationale, de la solidarité et non pas des voix des électeurs. Ne nous laissons pas tenter par un discours vengeur, qui ne résout rien. Dans un premier réflexe il est tout à fait normal que la colère prévaut, mais elle ne devrait en aucun cas influencer nos décisions. Elle est mauvaise conseillère. Ce n’est pas en pratiquant la ratonnade et l’exclusion que le danger islamiste peut être écarté. Bien plus dans notre volonté de mener notre vie comme nous l’entendons et ceci malgré la menace des balles ou des bombes. Que nous le voulions ou pas, il faudra revenir à la normalité malgré le deuil que nous ressentons. Il est indéniable que les terroristes sont pour la plupart très jeunes. C’est aux aînés de tout tenter pour les récupérer. Cela démontre qu’il s’agit d’un problèmes de génération, où le laxisme des uns a causé de graves ravages.

pm

http://www.lemonde.fr/societe/live/2015/11/13/au-moins-dix-huit-morts-dans-plusieurs-fusillades-et-explosions-a-paris_4809489_3224.html

Pierre Mathias

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