Je n’ai pas envie de faire de jeux de mots. Le titre de cet article est peut-être banal, mais il décrit exactement ce qui s’est passé hier à Cologne. Une candidate à la mairie, Henriette Reker (58), a été blessée au cou à un stand d’informations de la CDU qui la soutient pour l’élection qui se déroule aujourd’hui. L’adjointe aux affaires sociales qui n’appartient à aucun parti, a derrière elle les Verts, les Libéraux et les Chrétiens démocrates d’Angela Merkel. Elle est chargée de l’hébergement et de l’intégration des réfugiés politiques et ne cache pas ses opinions qui sont aussi celles de la Chancelière. Celles d’une grande libéralité en ce qui concerne l’accueil. Cologne est connu pour sont attitude xénophile. Nombre d’étrangers y vivent et s’y sentent bien. Il n’y a pas une attitude de rejet, comme on peut le constater dans les nouveaux Länder, ceux de l’ex-RDA. Une société multiculturelle a pu s’instaurer, où les rapports sont plus ou moins marqués par le réalisme. Ce qui est fait est fait. Autant le faire fructifier que de le rejeter. Cela ne veut pas dire qu’en NRW, en Rhénanie, l’harmonie existe partout. Des activistes de l’extrême-droite se font aussi remarquer, mais le gros de la population leurs cloue le bec. L’agresseur, un chômeur de 44 ans, était membre au début des années 90 d’un parti d’extrême.droite. Il a déclaré avoir agi ainsi pour ouvrir les yeux aux Allemands. À tous ceux qui reçoivent les migrants à bras ouverts. Je peux m’imaginer qu’il a repris tous les arguments du mouvement Pegida, qui discrimine d’une manière abjecte toutes les personnes d’origine étrangère et leurs religions, en particulier l’Islam. Leurs sympathisants ont dit pas plus tard que lundi dernier à Dresde, qu’ils se trouvaient en état de guerre. Près de 10000 manifestants qui scandaient leur haine.

Dans un tel climat il n’est pas étonnant que certains d’entre-eux se saisissent d’armes et tentent d’assassiner ceux qui ne se conforment pas à leurs vœux. Le meurtrier de Cologne a d’après les autorités judiciaires et policières toute sa tête. La raison pour laquelle il a été envoyé en prison, non pas dans une clinique psychiatrique. Si l’état de santé de Madame Reker le permet, je pense qu’elle sera ce soir maire de Cologne, ce qui serait une réponse énergique apportée à tous ceux qui prônent l’exclusion et en fin de compte le totalitarisme. Ce qui s’est passé hier n’est pas une bagatelle. La volonté des néonazis, appelons-les par leur nom, est de déstabiliser le pays. Ils suivent la même stratégie que l’IS en ce qui concerne l’Europe. Attention ! Cela pourrait déboucher un jour sur une guerre civile en Europe. Un plan perfide où islamistes et nazis se retrouvent unis. Ce qui se passe actuellement – et cette tentative de meurtre en fait partie – peut être notre Bérézina. Il ne s’agit pas de prendre à la légère de tels événements, au contraire. Sans vouloir se faire guider par la panique, le gouvernement devrait d’urgence être plus stricte. Prendre exemple de ce qui se passe en France, où la police est plus présente. Je suis le dernier à soutenir un État autoritaire, mais la démocratie doit s’affirmer et être conséquente lorsqu’il s’agit de défendre ses valeurs. Le cas échéant une prise d’armes est indispensable. L‘ Allemagne ferait bien d’agir d’une manière forte.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/17/allemagne-une-candidate-a-la-mairie-de-cologne-poignardee-par-un-anti-migrants_4791714_3214.html

Pierre Mathias

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