Le FPÖ, le parti d’extrême-droite autrichien, a gagné près de 5% des voix à Vienne, mais n’a pas pu remporter les élections, comme il avait été prévisible. Cela aurait été une catastrophe politique pour la république alpine. La question plus qu’épineuse de l’immigration massive était au centre des débats. N’oublions pas que des milliers de réfugiés transitent par le pays, venant avant tout de Hongrie. Les scènes tragiques à la frontière resteront gravées dans les esprits. Ce qui s’est passé hier me rassure. Cela veut dire que l’humanité a encore une majorité en Autriche. Mais il ne faut pas se leurrer, sans une solution pouvant régulariser l’arrivée des migrants, le nombre des opposants augmentera. Il faut à tout prix éviter que des « parasites » se fassent passer pour des victimes de guerre, que les pays Balkans soient en mesure d’offrir un minimum économique à leurs ressortissants. Que seul dans un tel cas il sera possible de réinstaurer un équilibre sur le continent. Il est prioritaire que ceux qui arrivent en Europe puissent être intégrés à part entière. Si ce n’était pas le cas, il y aurait danger de remous au sein des populations. Des partis comme le FPÖ, qui dans bien de ses revendications ressemble au FN, auront de plus en plus le vent en poupe. Je trouve néanmoins remarquable que Madame Merkel ait réitéré hier soir, qu’elle restait sur ses positions et que l’accueil décent des réfugiés avait la priorité. C’est un pied de nez envers les nostalgiques populistes qui voudraient revenir en arrière. Que « la blanche » Nadine Morano en prenne la graine.

Il est impossible d’ignorer que la mixité est un fait accompli. C’est du reste ce qui a fait la force de l’Europe au cours des centenaires. Le racisme ne peut qu’entraver toute une évolution qui devrait amener l’UE vers la prospérité. Le danger en Autriche est grand, comme on pouvait le constater depuis la fin la guerre. Contrairement à la République Fédérale, l’exorcisme du Nazisme ne s’est pas déroulé d’une manière aussi satisfaisante. Des relents nauséabonds ont subsisté depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C’est pourquoi il faut apprécier à sa juste valeur ce qui s’est passé dans la capitale, mais en restant vigilant. Les dernières élections dans les Länder ont démontré que l’emprise de l’extrême-droite pouvait monter jusqu’à un tiers de l’électorat. Un pourcentage bien trop élevé ! C’est ce qui pourrait se passer aux régionales en France. Un tel effet devrait inciter les partis plus modérés à reconsidérer leur politique, d’éviter à tout prix de faire du clientélisme. C’est en ayant des vues claires, que nous sortiront de cet imbroglio. Je ne peux que saluer l’attitude de la Chancelière dans ce domaine. Michaël Häupl, l’ancien et le nouveau maire de Vienne, a comme Angela Merkel montré du caractère. Il n’a pas louvoyé en prétendant qu’il serait prêt à continuer de recevoir les malheureux qui aspirent à rester à Vienne. Malgré cette déclaration « provocatrice » pour tous ceux qui aspirent à l’exclusion, il a pu dépasser de plus de 9% le parti du populiste Heinz-Christian Strache. Malgré une atmosphère tendue dans tout le pays, je pense que ce résultat fera réfléchir tous ceux qui sont plus ou moins indécis et donnera un coup de fouet à tous ceux pour qui les valeurs humanitaires et chrétiennes devraient avoir la priorité absolue.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/11/municipales-a-viennes-la-gauche-reconduite-poussee-de-l-extreme-droite_4787257_3214.html

Pierre Mathias

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