Angela Merkel et François Hollande se sont retrouvés hier devant le parlement européen afin d’évoquer le problème de l’immigration des réfugiés politiques et économiques. Il est évident qu’il faudra renforcer les frontières extérieures de l’UE pour réduire le flux incessant de demandeurs d’asile. La chancelière a insisté que les modalités de l’accord de Dublin étaient à ses yeux obsolètes. Le fait que tous pays où se pointent en premier ceux qui fuient leurs terres soient obligés de s’en occuper, est injuste. Elle pense tout particulièrement à la Grèce et à l’Italie. Ne vaudrait-il pas mieux répartir les contingents ? Ce qui semble juste, est pour quelques nations une pilule impossible à avaler. « Qu’ils aillent se faire voir ailleurs ! » Un manque évident d’humanité et de solidarité, que ce soit envers les intéressés ou les partenaires européens. C’est plus que décevant. On s’est malgré tout mis d’accord de répartir 120000 réfugiés de part et d’autre de l’UE afin de soulager les deux pays méditerranéens. Une goutte d’huile dans le feu lorsqu’on regarde la réalité. Les chiffres sont de loin plus effrayants, des millions ! Pour être juste, il est à prévoir qu’un grand pourcentage d’entre-eux ne pourront pas rester parce qu’ils ne remplissent pas les critères nécessaires. Il serait bien sûr bon de faire un tel choix en-dehors de nos frontières, en Turquie ou en Libye par exemple. Cela impliquerait de la part de l’UE qu’elle subventionne des camps d’accueil et qu’elle délivre des visas à ceux dont le cas est évident. Le nombre accru de requérants d’asile pour des questions économiques devrait être ainsi réduit. Une mesure qui me semble arbitraire, mais malheureusement nécessaire. Il est évident que nous ne pouvons pas recevoir tout le monde, que notre système politique s’effondrerait. Cela ne serait dans l’intérêt de personne, car ce qui s’ensuivrait serait la division au sein de l’Europe, le totalitarisme dans toutes ses formes viles. Non, nous avons un patrimoine politique à sauvegarder, celui de la démocratie.

La démarche d’Angela Merkel me plaît bien, car elle a pour but de mettre au premier plan nos responsabilités morales. Avant de faire le décompte des retombées économiques et politiques, il s’agit pour elle de mettre au premier plan l’homme, d’autant plus lorsqu’il est traqué. Des valeurs qui pour elle sont inamovibles, même si elles créent des ennuis. Une démarche peu commune au sein d’une union qui ces dernières années à toujours mis l’argent et le mercantilisme au premier plan. Son attitude revalorise l’UE, à condition que Bruxelles suive une telle voie. Je ne peux que la féliciter pour son courage, tout en comprenant parfaitement l’inquiétude des citoyens. « Das schaffen wir es ! », nous réussirons est son slogan. Il n’a pas seulement une valeur de motivation, il décrit parfaitement bien ce que devrait être l’Allemagne et ensuite l’Europe à l’avenir. Un système où le courage et l’espoir devraient être prioritaires. Un pied de nez à tous ceux qui se réfugient dans le pessimisme et qui n’ont qu’un seul but, se replier sur eux-mêmes. Ce n’est pas ainsi que l’Europe pourra se faire ! Nous nous trouvons à la croisée de deux chemins. Celui de l’ouverture, de l’initiative personnelle et celui de la paralysie. N’est-ce pas la peur qui souvent dans l’histoire a été à l’origine des guerres ?

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/07/migrants-en-europe-merkel-n-est-pas-seule-a-trouver-le-traite-de-dublin-obsolete_4784525_3214.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert