Alexis Tsipras a gagné les élections. Il formera un gouvernement de coalition avec son ancien partenaire, Panos Kommemos, le chef de fil d’ANEL. Une fois de plus une union contre-nature. Comment peut-il s’entendre avec un parti formés de populistes de droite ? Désolé de l’écrire, je trouve que cela à un arrière-goût nauséabond. J’aurais préféré que le future premier-ministre fasse route commune avec le Pasok, qui à l’origine était une formation social-démocrate. Phénix renaissant de ses cendres repart où il s’était arrêté au mois d’août. Après s’être renié complètement, il veut nous faire croire qu’il est en mesure de redonner au peuple grec un peu d’espoir. Il a eu le mérite de ne pas rompre les relations avec la zone euro. Mais à quel prix ! Qu’il arrête de faire croire aux citoyens qu’il est en mesure de faire des miracles. Il n’en sera rien ! Qu’il veuille ou non, son gouvernement sera forcé de se soumettra aux diktat de Bruxelles et du FMI. Il n’y a dans ce contexte avilissant pas de quoi pavoiser. Le peuple semble avoir compris qu’il en ira pas autrement et qu’il devra continuer à subir les coups de boutoirs des créanciers. En votant pour le Syriza, ils ont plébiscité la continuité. Est-ce un signe de résignation ? De fatalisme ? Ils ont compris que les conservateurs ne sont pas une alternative. S’ils étaient arrivés au pouvoir, ils auraient guère pu aller plus loin qu’Alexis Tsipras. Ce dernier a bien fait comprendre qu’il est passé maître pour faire avaler des pilules amères aux Grecs. Malgré l’échec total de sa politique d’antan, ils lui restent fidèles. Est-ce un signe de non-discernement ? Peut-être le réflexe de l’autruche qui enfuit sa tête dans le sable pour ne pas voir la réalité ?

Je ne le pense pas. Ils ont été forcés de l’accepter et préfère qu’un jeune leader les mène au travers de la tourmente. C’est peut-être préférable à un retour en arrière, de se compromettre avec les fossoyeurs de leur pays. Je ne veux pas continuer à casser du sucre sur Alexis Tsipras. Il est probablement le politicien grec qui a le plus de charisme. Il a en plus les atouts d’une certaine jeunesse, ce qui est pour beaucoup annonceur d’un peu d’espoir. En outre il est intelligent et a du charme. Pour moi il restera néanmoins un joueur de Poker-Menteur. Un calculateur froid sous un aspect souriant. Peut-être que les militants de gauche ont une vue trop idéaliste de la politique, où la morale devrait avoir la priorité. C’est sûrement naïf comme me l’a fait comprendre le peuple grec ! Il a été enrobé dans du miel et semble s’en faire une raison. Si le chef du Syriza avait été un laideron, je pense qu’il serait passé à la trappe ! C’est absolument désolant qu’un look peut avoir de telles répercussions. Après le revirement de 360 degrés de ses visions, Alexis Tsipras aurait dû être renvoyé. La majorité n’a pas voulu prendre un tel risque de peur de déstabiliser encore plus le pays. Pour l’UE cette réélection aura au moins l’avantage qu’il ne faudra pas faire de nouvelles présentations. Le personnage est connu ainsi que sa manière de faire. Il est à craindre que les décideurs mettent encore un peu plus de pression, sachant qu’au bout du compte le Premier fléchira. Vouloir faire redémarrer une économie moribonde dans de telles conditions me semble guère réaliste ! Malgré mes doutes, je ne peux que lui souhaiter bon vent !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/09/20/grece-syriza-donne-vainqueur-des-elections-par-les-premiers-sondages_4764706_3214.html

Pierre Mathias

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