Elle s’est roulée dans la farine, Marine, et ceci pour paraître plus respectable que son père. La querelle qui les sépare aujourd’hui est d’ordre oratoire, pas idéologique. Il ne fait à mes yeux aucun doute, que les visées du FN sont restées les mêmes. Que l’on s’exprime avec plus de retenue ne change en rien les propos racistes « du premier parti de France ». J’ai rencontré au cours de ma carrière de journaliste à trois reprises Jean-Marie Le Pen. Pour faire « un bon mot » il n’hésitait pas a dire des horreurs. Au moins avec lui tout le monde sait où il en est ! N’allant pas par quatre chemins, il n’hésite pas « à casser du sucre » sur tous ceux qu’il considère comme ses ennemis. Des immigrés aux musulmans, ils passent tous à la casserole. Aussi étrange que cela puisse paraître, je préfère ce genre de langage à celui policé des adhérents de sa fille. Il a au moins l’avantage d’être direct et non alambiqué. Je considère que Marine le Pen est diablement plus dangereuse que lui. Elle a bien compris que la communication ne pouvait pas se résumer à des diatribes diffamatoires contre « les adversaires jurés de la patrie », comme par hasard des basanés. Sachant que la France, au grand dam de ses amis, est une nation multiculturelle, elle devait mettre sa politique au diapason. Plus dans la forme que dans le fond !

C’est justement là que les citoyens sont menés par le bout du nez. Sous une image de respectabilité, le FN veut paraître comme un parti comme les autres. Il ne l’est pas ! Il reste dans sa substance un mouvement d’extrême-droite proche du populisme. Tous les sujets qui fâchent sont bons pour attirer le maximum d’électeurs à voter FN. Des solutions simples et radicales sont proposées pour régler les problèmes. Qu’elles risquent de sombrer dans le néant ne semble pas gêner outre-mesure Marine l’enfarinée ! Bien qu’elle soit assez intelligente pour savoir que ses propositions ne tiendront pas le cap économique ou social, elle n’hésite pas à les propager. Une attitude assez cynique qui reflète bien la soif du pouvoir. Il en va que de cela ! L’éviction du papa n’avait que ce rôle à jouer. Une guerre des chefs ! Il est tout de même étrange qu’une nation aussi politisée que la France tombe dans un tel panneau. Je sais que la frustration ambiante y est pour beaucoup. Elle était aussi présente en 1933 chez nos voisins, ne l’oublions pas ! Sans vouloir la comparer à l’époque nazie, je tire néanmoins la sonnette d’alarme. Pourquoi ? Pour pouvoir subsister, le FN est forcé de faire de la surenchère, d’avoir des thèses de plus en plus restrictives pour ne pas décevoir tous ceux qui le soutiennent. Ceux qui pensent que l’exclusion peut les tirer d’affaire, veulent voir des résultats concrets. Nous pouvons voir actuellement où cela peut conduire. Un Viktor Orbán en Hongrie n’y va pas de main-morte lorsqu’il s’agit de diffamer les plus faibles. Une méthode employée par les populistes. Ils se servent de l’exclusion pour marquer des points, sachant qu’au fond de tous êtres humains se cachent le racisme. C’est moins les ténors d’extrême-droite qui m’étonnent, bien plus la passivité de millions de personnes qui considèrent étant de leur bon droit de détourner la tête. Surtout pas se mouiller ! Ils oublient par contre que la démocratie est un bien pour lequel il faut se battre. On a bien vu où le totalitarisme peut nous mener! Le peuple a décidément la mémoire courte !

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/09/05/le-rassemblement-bleu-blanc-rouge-la-surprise-de-jean-marie-le-pen_4747002_823448.html

Pierre Mathias

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