La Bundeswehr est dans un état de grande vétusté. Dans bien des armes elle n’est plus opérationnelle. Pour un pays qui prend de plus en plus de poids dans le concert des nations, un fait inattendu. Que se passe-t-il ? Les Allemands ne seraient-ils pas en mesure de gérer efficacement leur armée ? Ou cela tient-il à un budget trop peu fourni ? Ursula von der Leyen, la ministre responsable, va devoir faire de gros investissements pour renouveler le parc d’armement ou pour le remettre en marche opérationnelle. Il est question de six milliards d’euros. Pour l’instant Berlin serait très embarrassé, si l’OTAN lui demandait plus d’efforts. Ce ne serait pas possible. Ce qui est intéressant dans toute cette affaire serait de savoir pourquoi on en est arrivé là ? C’est un phénomène qui remonte à 1945, à la défaite absolue de la Wehrmacht. La population a été pendant des décennies traumatisée par l’anéantissement complet de tout un pays. Elle a vécu ce que la guerre peut provoquer et la retransmis aux générations futures. Une aversion en ce qui concerne toute influence militaire, quelle qu’en soit les raisons. Une majorité de citoyens s’étaient jurés que plus aucun conflit devrait avoir pour origine l’Allemagne. Une raison pourquoi l’engagement actuel autour du globe, rencontre pas une adhésion totale, au contraire.
On aimerait mieux resté campé sur des positions concernant seulement la défense des frontières, tout aussi bien géographiquement qu’intellectuellement. Le principe de non-engagement a été flagrant par exemple en Libye. À par certains irréductibles, personne n’est particulièrement fier de son armée. Un défilé comme celui du 14 juillet, ne serait guère concevable. C’est dans ce contexte particulier qu’il faut essayer de comprendre son marasme. Il n’y a pas de volonté populaire qui joue en sa faveur. Malgré tout cet aspect psychologique et sociologique, il faudra mettre la main à la pâte. Il en va du renom d’une nation, qui s’est hissée au sommet du pouvoir économique. L’ex-président Horst Köhler avait en son temps dû démissionner, parce qu’il avait prétendu que l’Allemagne devait défendre ses intérêts un peu partout dans le monde. Il en allait des marchés, le pays étant assez dépendant des exportations. Donc une raison mercantile, qui a profondément déplu à une partie du peuple. Bien qu’à mon avis Köhler avait profondément raison de ne pas nier une évidence, ces propos ont été considérés comme belliqueux. Pour un Français un grand point d’interrogation. Contrairement à ce qui se passe ici, la Bundeswehr est considérée comme un mal nécessaire, qui dévore trop d’argent. Peu de gens en sont fiers, ce qui mortifie les soldats. Une armée professionnelle qui a plutôt le sentiment de gêner que d’être utile ! Ceci explique en grande partie la décadence actuelle d’un outil qui devrait être efficace. Les citoyens ne font que sourire lorsqu’il est question que tout son matériel est déficient. Ils n’ont en rien à faire ! Mais malgré tout ils devront se faire une raison. Un pays qui veut avant tout vendre de plus en plus, a des responsabilités politiques à assumer. Il ne peut pas s’en départir, même si il n’a pas un assentiment général. Dans l’état actuel, ce serait quasiment impossible. C’est ce que le gouvernement est forcé de reconnaître. Il faut s’en faire une raison !
pm