Moins 30% pour les vols avec violence, moins 23% pour les cambriolages, moins 21% pour les vols à main armée, voilà ce qu’annonce Libération en ce qui concerne le dernier semestre 2015. Un résultat étonnant pour la ville de Marseille, considérée jusqu’alors comme La Mecque de la délinquance. Un résultat obtenu, d’après les déclarations de la police, par une surveillance accrue des caméras vidéos. Pour moi l’occasion d’aborder le thème de la sécurité. Il est devenu dominant dans le débat politique et envenime le climat général. Il est à la base d’une recrudescence du populisme et de la montée de l’extrême-droite. Tant que nos campagnes et nos cités nous semblent menacées par la criminalité, les citoyens se tourneront du côté des faux prophètes que sont les représentants du FN. Ils essaient de nous faire croire qu’avec plus de police, plus de répression et plus d’expulsions ils seront en mesure de neutraliser les voyous. Ils veulent ignorer l’aspect social et identitaire de ce problème. Tant que l’exclusion sera pratiquée, il ne peut pas y avoir de miracle. C’est dans ces domaines qu’il faut agir et ceci au plus vite. Donner aux populations de souche étrangère un message d’espoir. Il ne s’agit pas seulement d’argent, mais avant tout de dignité.

À Marseille, où des populations entières viennent d’Afrique du Nord ou d’ailleurs, il est d’une importance vitale de les intégrer au mieux dans la vie nationale, de leur donner le sentiment de faire partie intégrale de notre société. Ceci d’autant plus que la plupart de leurs membres ont un passeport français. C’est ce pari que nous devons absolument gagner. Ce n’est pas Mme Le Pen qui y arrivera, car cette dernière prône la divisions, l’apartheid. Une telle démarche ne veut aucun cas dire qu’il s’agit de se montrer faible par rapport à la délinquance, au contraire. Les jeunes doivent se rendre à l’évidence que rien ne passera en ce qui concerne la justice. Chacun doit prendre ses responsabilités et le cas échéant payer la facture. C’est en les responsabilisant que l’État reprendra ses prérogatives, qui consistent à veiller sur le calme républicain. Mais pour que cela réussisse, il faut que la nation soit exemplaire, ce qu’elle n’est pas. Sans un sentiment de solidarité rien ne se fera. J’ai suivi pendant des décennies ce qui se passait à Marseille. J’y ai habité pendant quelques années. Comme port il est évident que beaucoup d’immigrants y ont transité, la première étape sur les terres européennes. Grand nombre d’entre-eux y sont restés crochés. Un phénomène que nous observons actuellement avec la vague de réfugiés politiques. Ne nous leurrons pas, il est presque impossible de gérer un tel flot migratoire. Les quartiers Nord des années soixante, où il s’agissait de donner au plus vite aux populations étrangères un toit sur la tête. Des ghettos ont vu le jour, qui se gèrent plus ou moins d’eux-mêmes. L‘ État y a souvent perdu tout contrôle, ce qui a laissé la porte ouverte à l’illégalité. Le régime de la loi de la jungle a neutralisé tous les efforts entrepris. Pour tous ceux qui travaillent dans le social, il est évident que seule une coopération étroite avec les exclus pourra changer quoi que ce soit. Il est temps de les responsabiliser, de leur donner le sentiment qu’ils défendent leurs biens. La vente des appartements est un premier pas allant dans ce sens. Qui veut vivre dans un taudis ? Un moyen efficace de lutter contre la criminalité.

pm

http://www.liberation.fr/direct/element/la-delinquance-baisse-fortement-a-marseille_14671/

Pierre Mathias

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