Lorsque Monsieur Varoufakis, l’ancien ministre des finances de la Grèce, compare l’accord qui a passé le parlement cette nuit à Athènes, au traité de Versailles de 1919, il n’est pas de bonne foi. Á l’époque les alliés demandaient de l’Allemagne des sommes faramineuses comme réparations de guerre. Il n’était pas question de pourvoir le vaincu, d’une aide financière comme cela avait été le cas après 1945. Ce qui s’est passé en Grèce est de la seule faute de ses habitants et ceci dans leur ensemble. Je n’ai pas de scrupules d’associer le peuple à ce système combinard, où la corruption et le clientélisme font partie du quotidien. S’il s’était opposé à temps de vivre bien au-delà de ses moyens, la dette serait encore supportable. Ce n’est pas en dotant sur les affiches Wolfgang Schäuble d’une moustache à la Hitler, qu’ils changeront quoi que ce soit. Il faudrait qu’ils aient le courage de nettoyer leur écurie d’Augias, de mettre au pas tous les margoulins qui se remplissent les poches au détriment des plus pauvres. Et il y en a de plus en plus ! S’il y a eu diktat de Bruxelles, comme certains le prétendent, ce n’est que pour sauver ce qu’il y a encore sauver. La Grèce est un puits sans fonds. Entre les 82 milliards qui manquaient encore dimanche, on en est à plus de 100 ce matin. Nous donnerons ces sommes, parce ce que nous ne voulons pas qu’un pays qui est à l’origine de notre civilisation sombre dans la misère la plus complète. Mais il y a de la joie lorsque cela se passe sous les injures.

J’essaie de comprendre ce qui se passe dans la tête de nos amis. D’une part ils nous demandent de l’argent, de l’autre ils veulent passer pour des victimes, pour une nation qu’on humilie. Ce n’est pas agréable de tendre la main pour recevoir de l’aumône, j’en conviens. Mais dans un tel cas il serait important de se poser la question pourquoi on en est arrivé là ? Il est facile de cracher sur l’Allemagne, mais cela est injuste. Ce pays est le principal pourvoyeur de fonds et est en droit d’exiger certaines garanties, comme le ferait une banque pour tous particuliers ou pour toutes entreprises. Les grecs devraient enfin comprendre, que le manque d’argent lie les mains, qu’on le veuille ou non. Il serait malhonnête de ma part de prétendre que la souveraineté n’en est pas concernée. Elle l’est ! Si le peuple pouvait enfin comprendre ce phénomène, il ferait tout pour sortir de cette ornière. Ce qui est fatal à l’heure actuelle, c’est qu’il n’a pas compris qu’il fallait faire des sacrifices. Au lieu de prendre eux-mêmes leur destin en main, ce sont les partenaires européens qui sont obligés d’imposer la rigueur. Une situation insupportable, j’en conviens. Mais elle ne peut pas être comparée au traité de Versailles, où la situation était complètement différente. Il s’agissait de réclamer de l’argent à un pays ruiné, non de lui en donner. Je pense qu’il serait temps que les esprits se calment et que les grecs se mettent au travail. Peut-être que ces faits douloureux sont une chance pour ce pays, qui sans un électrochoc ne pourrait pas se reprendre en mains. Ce qu’il s’agit de faire en priorité, ce serait de refaire démarrer l’économie en investissant de l’argent et de la matière-grise. Pour y arriver il faudrait faire un audit des capacités existantes. De par sa structure la Grèce ne deviendra jamais un pays industriel, mais il y a assez de ressources pour que ses habitants ne vivent pas comme des gueux !

pm

http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/07/16/le-parlement-grec-approuve-l-accord-avec-les-creanciers_4684739_1656955.html

Pierre Mathias

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