Comme la tradition le veut, David Cameron a remis hier la démission de son gouvernement à la reine d’Angleterre. Les élections pourront avoir lieu le 7 mai après cinq ans de pouvoir. La coalition avec les libéraux-démocrates sera-t-elle reconduite ? Rien n’est moins sûr. Les sondages sont contradictoires. Les uns disent que la droite l’emportera, les autres la gauche. Mais un fait est certain : ces élections seront cruciales pour l’avenir du pays et pour celui de l’UE. Le premier ministre a annoncé qu’il organiserait un référendum en 2017 concernant le maintient de son pays dans l’Union. L’ambiance actuelle semble indiquer que les citoyens tourneront le dos à Bruxelles, accusant les institutions communautaires de saborder leur indépendance. Ils aimeraient revenir aux temps glorieux de l’Empire mais ne se rendent pas compte que c’est une illusion. La Grande Bretagne est devenue une nation comme les autres. Elle ne peut plus dicter sa politique, d’autant plus qu’elle a sacrifié son industrie au profit des requins de la City. Tant que cette dernière génère des profits colossaux tout baigne dans l’huile, mais gare ! Les banques sont très vulnérables. Une petite brise suffit de les précipiter dans la ruine.
Un pays qui a galvaudé sans sourciller son génie créateur, s’est mis dans un état de dépendance qui devrait être ressenti comme étant insupportable. Au lieu de soutenir l’UE, une fois de plus c’est vers les USA que se tournent les regards. Les gens ne se rendent-ils pas compte qu’ils risquent de s’inféoder à un pays qui lui dictera sa marche à suivre ? Vient s’ajouter un nationalisme poussiéreux qui ne correspond plus à notre société actuelle. C’est du folklore ! Tant que la Grande Bretagne avait les moyens de dicter sa politique, elle se sentait européenne. Mais ce n’est plus le cas maintenant et c’est ce qui vexe grand nombre de citoyens. Aveuglés par une gloire centenaire, ils feraient bien de se rendre compte que c’est fini ! Je regretterais que cette nation quitte l’Europe, mais je n’irai pas aussi loin de verser une larme. Au lieu d’être solidaire, le gouvernement britannique a toujours eu qu’un but : profiter au maximum des avantages économiques en sacrifiant la solidarité qui devrait avoir la priorité. Dans de telles conditions il est difficile de bâtir une maison. Peu importe qui gagne, une chose est certaine : les Anglais devront réapprendre à travailler au lieu de se fier à la roulette. « Faites vos jeux ! » C’est de la poudre aux yeux ! Le réveil pour le peuple risque d’être terrible, s’il se décidait pour le grand départ ! Ce n’est pas à coups de gueule qu’on règle les problèmes. Ils s’en apercevront rapidement, mais il sera probablement trop tard. Et nous dans tout cela ? Je pense que nous pourrons supporter une telle séparation, même si elle n’est pas souhaitable. Le grand perdant sera au bout du compte la Grande Bretagne. C’est ce que l’opposition devrait faire comprendre aux citoyens. Il serait vain de faire du clientélisme pour glaner des voix sans jeter un regard sur l’avenir. Le 7 mai nous donnera une réponse, mais elle risque d’être très décevante. Les partis indépendantistes prennent de plus en plus de poids et risquent de paralyser le pays. Une fois de plus le populisme rend les gens aveugles. Une perspective des plus rétrograde. À bon entendeur !
pm