L‘ Utah a rétabli la condamnation à mort par des pelotons d’exécution. Les responsables se sont enfin rendus à l’évidence que la mort par injection d’un poison létal n’était pas une solution. Il y a eu des pannes, où des personnes ont souffert d’une manière insupportable pendant des dizaines de minutes. Pour l’image d’un pays qui prétend être celui de la liberté, une tâche indélébile. Puis il y un fait objectif : en Europe il y a bien des laboratoires qui produisent des piqûres plus efficaces, mais elles refusent de les exporter pour un tel emploi ! Un casse-tête chinois pour la justice, si on peut la désigner comme telle, de l’État de l’Utah. Une bonne balle serait une manière plus humaine de l’avis des édiles locaux. Le candidat doit être « préparé » pour que le succès soit immédiat. On lui dessine une cible sur le cœur, l’invitation des tireurs de diriger leurs fusils sur cet endroit. Et pan ! Pour certains fanatiques des armes une manière de se défouler ! Je trouve de telles démarches parfaitement indécentes, plus même, infâmes. On pourrait en rire si les conséquences n’étaient pas si terribles. Qui donne le droit à un homme d’en tuer un autre ? De se venger ?
Les pharisiens qui essaient de justifier la peine de mort se rendent pour beaucoup d’entre-eux régulièrement à l’église et prétendent être chrétiens. Ils n’ont probablement rien compris ! Ont-ils lu l’Évangile ? Ils le prétendent ! Si on le prend à la lettre, il faudrait séance-tenante éliminer la peine de mort et ceci sans exceptions. Lorsque le FN veut, en cas de victoire aux présidentielles, organiser un référendum pour la réintroduire, il y a de quoi frémir. Personne ne peut dire ce qui en ressortirait. Une chose est néanmoins sûre, le réflexe de vengeance qui est profondément ancré en nous, se ferait sentir. Ce serait la porte ouverte à des excès que nous devrions réprouver par tous les moyens possibles. Qu’un pays prétendant de lui-même être à la tête du progrès, comme les USA, n’a pas pu éliminer de telles pratiques, laisse songeur. D’autant plus que la criminalité n’a pas diminué pour autant. La condamnation « suprême » est parfaitement inefficace dans la lutte contre la délinquance, c’est un fait objectif. Il y a d’autres raisons de l’appliquer et celles-ci sont politiques. Elles doivent apporter la preuve que l’État n’est pas laxiste, que ses dirigeants ont de la poigne. Un message prouvant que la force est un atout de poids pour gagner des jalons. Et l’esprit ? Dans de tel cas on le déconnecte. Il s’agit avant tout de gagner des élections, de prouver que l’avenir d’une nation est dépendant de son intransigeance. Et si des innocents passent à la trappe, cela peut être considéré comme un accident de parcours. Pas d’importance lorsqu’il s’agit de monter sur un piédestal. Il y a de quoi vomir. Toutes ces considérations entrent dans les idées machistes des dirigeants des partis populistes, croyant pouvoir régler par la force les problèmes sociétaux. Si tel était le cas en France, il serait facile d’imaginer ce qui se passerait. Comme aux États-Unis se seraient des ressortissants venant d’ailleurs ou d’une race considérée comme inférieure, qui seraient visés. Des asociaux n’ayant rien mérité d’autre aux yeux de ces lyncheurs ! Le racisme deviendrait encore plus virulent qu’il est aujourd’hui. Non, une société ne devient pas meilleure en propageant la mort ! CQFD !
pm