Je suis le dernier à lancer des fleurs aux politiciens, mais quand je trouve une de leurs actions justifiées, je ne me retiens pas. Manuel Valls condamne haut et fort le FN, démontre que la droite démocratique n’a plus de colonne vertébrale, ne nie pas qu’il a peur de l’évolution que prend le pays en ce moment. Il est présent un peu partout dans cette campagne électorale et essaie par tous les moyens de limiter la casse. Il fait exactement ce que je ferais pour lutter pour mes valeurs, qui sont celles de la tolérance et des droits de l’homme quelle que soit sa couleur de peau ou sa religion. Sa démarche a aussi d’autres aspects. Elle démontre à quel point les gens sont devenus indifférents. Où sont les intellectuels qui s’opposent d’une manière véhémente contre les visées totalitaires de certains individus ? Se calfeutrent-ils dans une tour d’ivoire ? Ont-ils pris le choix de prendre la poudre d’escampette ? Se cachent-ils derrière des phrases creuses, qui ne sont compréhensibles que pour eux-mêmes ? Sont-ils devenus lâches ? Ils devraient enfin comprendre qu’ils ont une responsabilité à assumer, celle d’élever leur voix. Ils seraient prédisposés d’expliquer au peuple qu’il va à la dérive en plaçant les émotions au premier plan, que seule la raison peut écarter le marasme dans lequel nous vivons.

Les premiers indices économiques prometteurs se pointent à l’horizon. Une raison de ne pas les mettre en danger. Un raz-de-marée frontiste ne serait pas une réponse à donner aux marchés financiers. Nicolas Sarkozy devrait le savoir et enfin tout faire ce qui est en son pouvoir pour donner au camp républicain les moyens d’écarter le FN. Il ne le fait pas et agit ainsi à mes yeux contre les intérêts de la nation. Ce qui semble compter pour lui c’est de glaner des voix à droite et à gauche. Il fait tout pour ne pas indisposer trop Marine Le Pen, de peur de perdre un jour un hypothétique allié. Sa façon de faire n’est pas patriotique ! La Résistance a démontré que des personnes de tous bords sont capables de lutter pour un même idéal. Cela avait été possible grâce au Général de Gaulle, pour qui l’éthique était au premier plan et pour qui les valeurs morales dépassaient de loin la petite cuisine politicienne. À ma connaissance il ne s’intéressait ni aux Rolex, ni aux dîners au Fouquet’s. Pour lui les intérêts de la France étaient toujours prioritaires. Il ne fait aucun doute pour moi qu’il aurait fustigé tous ceux qui se permettent d’utiliser le racisme pour accéder au pouvoir. Nous devrions tous en prendre de la graine. Je pense que Manuel Valls aurait trouver son approbation. Je sais, il est toujours dangereux de faire des comparaisons avec l’histoire. Mais une chose est certaine, bien des intellectuels se sont mis à plat-ventre devant le pouvoir de régimes félons, lorsque leurs intérêts personnels étaient en jeu. L’attitude du philosophe Martin Heidegger me revient à l’esprit. Il a fait allégeance aux Nazis, ce qui ternit à tout jamais son œuvre. Cela devrait faire réfléchir tous ceux qui flirtent avec l’extrême-droite ou qui se taisent actuellement. Il serait grand temps de prendre position, au lieu de faire des pirouettes spirituelles. La situation est plus tendue que jamais, l’occasion de démontrer son attachement à son pays. Réveillez-vous que diable !

pm

http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/03/17/a-evry-valls-replique-a-sarkozy-et-accuse-la-droite-d-etre-sans-vision_4594728_823448.htmlPierre Mathias

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