Une fois de plus la question de la mort assistée est en discussion. Les uns plaident pour elle, les autres s’y opposent, comme c’est mon cas. Je ne veux évidemment pas que les malades incurables souffrent le martyre. L‘ harcèlement thérapeutique n’est pas non plus mon fait. Je pense que la nature devrait agir sans aide extérieure. Ceci pour éviter tous abus, d’entrer dans la logique de l’eugénisme qui opère des sélections. Je ne veux pas que tous ceux qui n’ont pas les moyens financiers soient éliminés en cas de maladie pour des raisons économiques. Mais il serait aussi insupportable des les faire souffrir inutilement. C’est là que doivent intervenir les soins palliatifs. Je sais, ils ne sont pas toujours efficaces, une raison de plus de développer des médicaments plus performants. Il est évident que l’industrie pharmaceutique aurait les moyens de le faire, mais est-ce lucratif ? N’est-il pas plus simple de « piquer » tous ceux qui sont arrivés au bout de leurs forces ?

Nous vivons dans une époque où l’élimination humaine prend de plus en plus de place. Lorsque je lis que l’État de l’Utah envisage d’introduire le peloton d’exécution pour éliminer les condamnés à mort, je ne peux que secouer la tête. La banalisation de la vie est de mise un peu partout. Elle n’inspire pas le respect qu’elle devait avoir. C’est très grave, parce qu’elle laisse place à tous abus. La raison pour laquelle il serait à mon avis fatal de relâcher les règles d’éthique dans le domaine médical. Il serait temps de se rendre à l’évidence que ce n’est pas à nous de tout régler. Lors de ma carrière journalistique j’ai eu l’occasion d’aborder maintes fois ce thème délicat. J’ai rencontré un grand nombre de personnes en fin de parcours. Je dois avouer que dans certains cas j’aurais voulu qu’ils meurent plus rapidement. Mais j’ai aussi assisté à des miracles. La vie a repris, pour des raisons que j’ignore, ses droits. Et c’est justement dans ces cas-là qu’il devrait avoir réflexion. Nous devons nous dire que l’homme ne peut pas tout maîtriser. Il a aujourd’hui les moyens nécessaire pour rendre le dernier parcours supportable. Le vieillissement de la population nous met devant des problèmes presque impossible à gérer. Du point de vue social un casse-tête. Comment assurer un minimum de dignité à tous ceux qui se dégradent de plus en plus ? J’essaie de comprendre tous ceux qui envisagent l’euthanasie comme solution finale. Ils prétendent qu’elle permettrait de stabiliser notre système. Il est évident que nous avons de plus en plus de mal à gérer la situation. Mais malgré toutes ces raisons je rejette énergiquement de telles alternatives. Que nous voulions ou non, la vie ne nous appartient pas ! Au lieu de plaider pour « une élimination à tous point de vue humaine », il faut rendre la vieillesse le plus supportable possible. Cela peut se faire en grande partie par un sentiment d’empathie. Si les personnes concernées sont bien entourées, elles peuvent se préparer à leur mort. Ce répit est essentiel, la preuve que la vie est un tout jusqu’à la dernière seconde. Mais dans une société où le fitness est une marque d’efficacité, le déclin fait tache. Nous voulons l’ignorer en rejetant à nous rendre à l’évidence que personne ne sera épargné ! L’euthanasie est un leurre ! L’histoire depuis Platon l’a bien démontré !

pm

http://www.liberation.fr/politiques/2015/03/10/la-fin-de-vie-en-quete-d-union-sacree_1218252

Pierre Mathias

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