Le président Petro Porochenko demande l’intervention d’une troupe internationale pour assurer le cessez-le-feu dans la zone Est de son pays. Peut-être est-ce le seul moyen de sauver Minsk 2. Il est évident qu’il faut faire la différence entre un traité et son application. Nous avons à faire à des séparatistes qui au prix de leur vie réclament l’indépendance de leurs provinces. Des personnes qui ne sont pas prêtes à rendre leurs armes et à accepter un compromis qui affaiblirait leurs positions. C’est compréhensible et inadmissible à la fois. Une logique qui ne peut que déboucher sur un conflit majeur, s’il n’est pas mis un terme à ces attaques armées. Sans une solution qui réglerait définitivement les rapports entre l’Ukraine et la population pro-russe du Donbass, le calme a peu de chances de revenir.

Comme d’habitude c’est la population civile qui essuie les plâtres. S’il n’y a pas de contrôles, tout règlement est une utopie. Il était à prévoir que Vladimir Poutine attende la chute de Debaltseve et que le scénario, comme il avait été fixé à Minsk, n’était pas réaliste. Ou l’était-il pour les Russes ? Un couloir qui aurait divisé les deux parties du territoire occupé par les séparatistes ne pouvait pas subsister. Et il avait aussi les 8000 soldats ukrainiens pris plus ou moins en otage. Ils ont quitté la région marquant la suprématie des attaquants. Le maître du Kremlin avait tout avantage à temporiser. Les faits accomplis ont du le combler. Mais attention, ce n’est que le premier volet d’un drame. S’il ne s’arrêtait pas là, il pourrait mettre le feu à toutes une partie de notre continent. Il est impératif de redonner à la Russie une certaine fierté et de ne pas remettre en question son influence comme cela a été le cas à la fin de la guerre froide. L‘ Ukraine paie le prix de l’arrogance que les occidentaux ont montré lors du démembrement de l’Union Soviétique. Ce qui est fait est fait, mais cela devrait nous inciter à la réflexion. Mais est-ce une raison pour Vladimir Poutine de miser sur l’expansion ? Il sait que son peuple dans sa grande majorité approuve sa démarche. Mais comme beaucoup d’actions musclées, le vent peut se retourner rapidement contre lui. Le pays se trouve confronté à une situation économique et financière plus que tendue. La prospérité de la classe dirigeante est en train de s’effilocher. L’oligarchie, qui jusqu’à présent soutient le régime, est mise à contribution. Les mesures prises pas l’UE commencent à porter leurs fruits. Mais cela ne veut pas dire que le Président cédera aux représailles. Il est connu qu’un animal blessé montre plus d’agressivité. C’est la raison pour laquelle je ne crois pas qu’il se pliera à nos revendications. Même si au fond de moi-même j’ai de la peine à accepter un compromis avec un homme qui utilise la force pour arriver à ses fins, je dois reconnaître qu’il n’y a pour l’instant pas d’autres solutions. Ne nous faisons pas d’illusions, une intervention militaire des pays de l’Otan ne pourrait pas être couronnée de succès. Nous n’en avons pas les moyens. La Chancelière le sait bien, la raison pour laquelle elle s’oppose à toutes livraisons d’armes à l’Ukraine. C’est vraiment mal parti !

pm

http://www.liberation.fr/monde/2015/02/18/l-ukraine-demande-une-aide-internationale-pour-maintenir-la-paix-dans-l-est_1205480

Pierre Mathias

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