Le ministre grec des finances ne s’est pas attendu à une telle résistance au sein de l’euro-groupe. Son but était d’attirer dans son giron certains pays méditerranéens et de scinder l’UE en deux camps. Maintenant ce sera à lui et à son chef d’expliquer à son peuple pourquoi il devra encore plus ployer sous les charges exorbitantes dues à la corruption et à la mauvaise gestion de l’économie. Alexis Tsipras a promis monts et merveilles, a tenu des propos démagogiques ; les citoyens se sont empressés à le croire. Il s’est avant tout attendu qu’il pouvait faire chanter tout un continent. Maintenant il sera forcé de reconnaître que son calcul est erroné.

La Grèce a encore quelques jours pour se raviser. Si Athènes ne cède pas, la faillite de l’État ne pourra guère être évitée. Le nouveau gouvernement a été incapable de présenter un bilan de la situation actuelle et de chiffrer le déficit. Une attitude digne de celle de l’autruche face à un danger. Il est facile d’injurier les dirigeants allemands pour faire mousser le peuple. Les apprentis-sorciers n’ont-ils pas compris que sans Berlin et Francfort ils ne sont que des girouettes ? La politique consiste à reconnaître certaines réalités, aussi dures qu’elles sont à avaler. Sans nouvel apport financier de la BCE et de Bruxelles, le château de cartes s’écroulera. Je comprends tout à fait le désarroi de tout un pays, lorsque les perspectives de sortir enfin de l’étau que représentent les dettes, sont à ce point tenues. Peut-être est-ce une raison de flipper. Je le veux bien, mais un gouvernement ne peut pas se comporter comme le commun des mortels. Nous ne sommes pas au Café du Commerce, où les habitués refont le monde à coups de gueule. Yanis Varoufakis a beau faire la leçon à ses collègues européens, je ne vois pas où sont ses compétences de responsable politique. Comme professeur d’économie, il a sûrement souvent esquissé des systèmes qui fonctionnent peut-être sur le papier, mais qui dans la réalité ne sont que de la théorie. Il est inutile de tourner autour du pot, une dette est une dette et le restera tant qu’elle n’a pas été remboursée. Je l’aurais probablement soutenu s’il avait démontré d’une manière convaincante que sans une relance il n’y a pas de solutions. Il le dit certes mais ne présente aucun plan réaliste. Dans de telles conditions, je ne vois pas pourquoi il faudrait faire des concessions. Je cautionne de ce fait entièrement l’attitude intransigeante des créanciers. Si le gouvernement grec refuse d’entendre raison, il faut accepter que ce pays quitte la zone euro. Ce sera à lui d’expliquer au peuple pourquoi il le plonge encore plus dans la misère. Peut-être l’occasion de chercher des boucs émissaires, mais la mayonnaise de prendra pas ! Que d’aveuglement ! Cela démontre que Syriza n’a pas les compétences de diriger une nation. Yanis Varoufakis a beau jouer au professeur, mais il a montré à quel point il a galvaudé sa réputation d’expert. S’il avait fait plus de pédagogie au sein du conseil des ministres de l’UE, il aurait probablement obtenu plus. Mais il a préféré le vocabulaire d’un politicien d’opposition lors d’un meeting. Un éléphant dans un magasin de porcelaine !

pm

http://www.liberation.fr/economie/2015/02/16/le-bras-de-fer-se-durcit-entre-la-grece-et-l-eurogroupe_1204076

Pierre Mathias

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