Alain Juppé s’est fait siffler au conseil national de l’UMP lorsqu’il a proposé de faire des alliances avec le centre, y compris le MoDem. Il s’inscrit dans la tradition des partis de la droite modérée, pour lesquels la démocratie est plus importante que de gagner tout simplement des élections. Il refuse toutes alliances avec l’extrême-droite, qui par ses coups de gueules ne correspond pas aux traditions républicaines qui inscrivent les droits de l’homme et la tolérance dans leurs programmes. On serait ainsi en rupture avec une France issue de la Révolution et profondément ancrée dans la laïcité. Le FN s’en réclame aussi, mais je n’en crois pas un traître-mot. Comme beaucoup de partis du centre-droite en Europe, l’UMP voit de plus en plus de ses partisans lorgner du côté de Marine Le Pen. Il en est de même à gauche. L’attrait du populisme attire toujours plus de « déçus » des appareils politiques traditionnels.
La Grèce est un bon exemple du désarroi qui règne actuellement. Que ce soit la gauche ou la droite démocratiques, leurs arguments semblent manquer totalement d’érotisme. Pour convaincre les masses, il leur faut l’attrait de la provocation. C’est un peu comme si on se rendait au bordel pour se convaincre qu’on n’est pas impuissant. Et les femmes ? C’est indéniablement le fruit défendu. Les mouvances extrémistes confèrent à l’action politique un relent félon qui est provocateur. C’est un moyen de se mettre en marge de la société et de la provoquer. Cette attitude est très tentante pour tous ceux qui vivent dans une banalité quotidienne, grise à tous aspects. Contre un tel phénomène les bonnes paroles ne servent plus à rien. On observe les mêmes réflexes chez beaucoup d’individus qui rejoignent les rangs des intégristes, des islamistes. Il le font moins par conviction que par provocation. Pour ces personnes, ni l’UMP et son esprit combinard, ni les Socialistes souvent un peu naïfs ne peuvent les attirer. Plutôt le FN ou Syriza. C’est un vrai cauchemar pour tous ceux qui croient en certaines valeurs, comme celle du respect mutuel. Ne nous faisons pas d’illusions, le populisme est une gangrène qui nous dévore de plus en plus. Que ce soient Nicolas Sarkozy ou ses homologues à gauche, ils savent bien dans quel dilemme ils sont mais n’ont pas les médicaments nécessaires pour freiner une telle évolution. Ce n’est pas en sifflant un ancien premier ministre qu’il sera possible d’inverser la vapeur. Il serait temps de s’opposer à cette évolution en donnant priorité à tous ceux qui se réclament de la pluralité, car c’est elle à tous les niveaux qui peut assurer notre stabilité. Il n’est aucunement nécessaire d’être d’accord sur tout. La démocratie vit d’un débat constructif. Mais les valeurs essentielles qui régissent notre vie commune sont sacrées. Les populistes ne peuvent que survivre en attisant la haine. Ils se créent des ennemis pour donner à leurs adhérents le sentiment qu’ils sont supérieurs. L’exclusion et la discrimination en sont les résultats. C’est plus simpliste qu’une politique pragmatique et c’est cela qui semble être attirant. Exercer une certaine violence est inné à cette bête cruelle qu’est l’homme.Un état des lieux guère encourageant.
pm