La peur qu’un mouvement d’extrême-droite s’accapare de la rue est palpable en Allemagne. Le mouvement Pegida ne regroupe pas que des néonazis, mais son message est, si on le prend sous la loupe, raciste et xénophobe. Et ceci à l’ombre des commémorations de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz le 27 janvier 1944 par l’armée rouge. Ce que nous vivons en Europe depuis le début de l’année est pénible à supporter. Que ce soit l’attentat de Charlie hebdo, la crise ukrainienne avec ses victimes quotidiennes ou la montée du populisme en UE., il y a de quoi ressentir un profond malaise. Sommes-nous les spectateurs d’une nouvelle marche vers l’enfer ? Comme on le sait on ne peut pas l’arrêter. Est-ce notre fatalité ?

C’est la raison pour laquelle des millions de manifestants s’opposent à la dialectique des sympathisants du Pegida. Une question me revient toujours à nouveau à l’esprit : sommes-nous capable d’assumer la paix ? Pendant plus de 69 ans le continent a eu une trêve qui tient du miracle lorsqu’on jette un regard sur un livre d’histoire. La haine et l’esprit de clocher prévalaient. Des peuples entiers vivaient dans l’intolérance vis-à-vis de leurs voisins et attisaient ainsi la folie meurtrière de la guerre, espérant ainsi pouvoir s’affirmer. Lorsque la religion s’en mêle, comme c’est le cas aujourd’hui, il faut tirer la sonnette d’alarme. Elle éveille des sentiments viscéraux et court-circuite souvent la raison. Ses leaders, nommons les comme cela, font appel aux émotions. Une attitude qui empoisonne les esprit. Le fanatisme se répand comme une traînée de poudre et pervertit tous ceux qui se trouvent sur leur chemin. Un bon moyen de ne plus réfléchir à ce qu’on dit ou à ce qu’on fait. L’idéologie, comme cela a été le cas sous la botte des nazis, rend aveugle. Comme beaucoup de tortionnaires d’Auschwitz, qui dans un autre cas de figure auraient mené une existence honnête : « Il ne peut pas faire du mal à une mouche ! » Mais lorsque l’instinct prend le dessus, l’homme redevient une bête. L’éducation est d’un seul coup balayée par la violence. Il est déconcertant de voir que la plupart des acteurs ne sont pas conscients de leurs méfaits. Ils n’ont qu’obéi aux ordres. Cela me déconcerte et me démontre que l’homme n’a aucune chance de rédemption s’il agit de la sorte. Je ne suis pas de nature pessimiste, mais force est de constater que nous nous trouvons dans une situation menaçante. Si nous n’arrivons pas à nous reprendre, les provocations menées par des terroristes feront de nous des êtres infestés par l’esprit de vengeance. Celle-ci ne se dirige pas seulement contre ceux qui nous provoquent, bien plus contre des personnes qui ont le malheur d’appartenir à des ethnies qui nous trouvons inférieures. Cela a été le cas avec les juifs, cela pourrait être le cas des musulmans dans leur ensemble. Voulons-nous les parquer dans des camps de concentrations ? Les éliminés ? Posons la question à Pegida !

pm

http://allemagne.blog.lemonde.fr/2015/01/26/merkel-dauschwitz-a-pegida/

Pierre Mathias

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