La gauche radicale grecque a gagné hier soir les élections. Alexis Tsipras devra maintenant démontrer que son programme financier et économique n’est pas une chimère. Mais pour qu’il ait une once de succès, il est dépendant de la solidarité des pays de la zone euro. Qu’il le veuille ou non, le nouveau premier sera obligé de faire des concessions. Pour qu’il y ait une relance, il doit donner un coup de fouet aux exportations. Pour que cela soit possible il sera obligé de créer un nouvel outil industriel. On ne peut pas mettre du beurre dans les épinards en ne vendant que des olives, du vin ou du fromage de brebis. Ce n’est pas en tournant les dos au rétablissement budgétaire de l’État que le Syriza incitera les investisseurs à placé leur argent en Grèce.

D’un autre côté l’UE doit respecter le verdict populaire et l’accepter, que cela lui plaise ou non. Ce n’est pas en faisant pression sur Alexis Tsipras ou en le soumettant à un chantage que l’Europe deviendra plus convaincante. Tant que la souveraineté nationale est une règle, il faut la respecter. En partant de ce principe il faut se poser la question à quel point la solidarité doit entrer en jeu. Personne n’y est forcé tant que les règles communautaires ne l’imposent pas. Ce n’est pas tout à fait le cas aujourd’hui. Je pense que les autres pays de l’UE ne pourront pas les ignorer, même s’ils aimeraient envoyer la Grèce au diable. C’est un principe élémentaire qui ne peut pas être ignoré, faute de détruire toute une vision. Il faudra se mettre à une table et discuter. Alexis Tsipras sait parfaitement de ce qu’il en va du grand projet européen. Il pourrait très vite perdre toute sa substance, si dans une crise comme nous la vivons, un petit pays était tout simplement largué parce que ses gouvernants ne plaisent pas. C’est la raison pour laquelle des décisions prisent à la hâte seraient nocives. Avant de tout rejeter il faut écouter les arguments du Syriza. Peut-être bien que son programme n’a pas que des aspects nocifs. Garder la tête froide est une nécessité pour sauver ce qu’il y a à sauver. Ce qui se passe actuellement est aussi la démonstration que le système communautaire à des failles. La juxtapositions des intérêts nationaux et de ceux de Bruxelles peut être néfaste. Elle démontre qu’il est nécessaire de renforcer le rôle des institutions européennes, d’avoir enfin des visées globales. Tant que chacun fera sa petite cuisine, nous n’avancerons pas ! Une intégration plus effective est essentiel, si nous ne voulons pas retomber dans une Europe morcelée. L’histoire a démontré où cela peut mener ! Résumons ! Que cela me plaise ou non je dois dans un tel cas avaler la couleuvre. Et ceci en premier lieu parce que je suis un démocrate. Cela ne revient pas à dire qu’il est indispensable de tout accepter. Seul un dialogue pragmatique peut faire avancer les choses et ceci sans agression.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/01/09/en-grece-les-grands-chantiers-de-syriza_4552579_3214.html

Pierre Mathias

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