Bien des professeurs d’écoles de banlieues se posent la question s’ils ont échoué. N’ont-ils pas le devoir de faire comprendre à leurs élèves ce que sont les valeurs de la République ? Qu’il ne peut y avoir que de la liberté en pratiquant la tolérance. Les jeunes qui leur ont été confiés sont souvent confrontés à la violence. Ce qu’on essaie de leur faire comprendre ne correspond pas à leur réalité. Souvent issus de familles en crise, que ce soit le chômage ou des couples défaits, ils sont dans un état constant de révolte. Lorsqu’on leur parle de fraternité, ils ne comprennent pas ! Ne sont-ils pas ceux qu’on considère comme des parias ? Comme des parasites ? Même si cela ne correspond pas aux faits, ils ont le sentiment d’être rejetés. C’est dans un tel contexte que s’instaure la haine. Des horreurs comme nous les avons connues ces derniers jours découlent d’un sentiment d’infériorité. L’école a beau leur décrire une France ouverte à tous, ils ne le comprennent pas. Ce qui se passe dans les tours de la Seine-Saint-Denis est à des années lumières des idéaux de la Révolution. Non, il n’y a pour eux ni liberté, ni égalité. Cela n’excuse pas pour autant les crimes, mais il faut se rendre à l’évidence que si un changement radical ne s’opère pas, nous nous trouverons toujours à nouveau confrontés à de jeunes révoltés. C’est là que les islamistes trouvent « leurs soldats ». Lorsqu’on se sent pas à l’aise dans sa peau, il est facile d’être manipulé. Des agitateurs se faisant passer pour des imams leur font miroiter un avenir meilleur, en leurs bourrant le crâne avec des slogans prônant la guerre sainte. Un engagement signifierait pour eux de trouver enfin une identité. La mort en martyre serait leur rédemption, disent-ils. Du lavage de cerveau ! Pour de jeunes désœuvrés le sentiment de servir enfin à quelque chose. Cela n’a strictement rien à voir avec la religion. Ces fous de Dieu ne connaissent pas le Coran, ils n’en ont rien à faire. Seules des paroles les incitant à des actions meurtrières semblent leur donner un sens à la vie. C’est effarant ! La démonstration que la raison ne guide pas toujours les hommes, que seul un instinct destructeur les anime. Comme c’était le cas des Allemands au cours du 3ème Reich. En prônant l’humanisme, comme elle doit le faire, l’école se trouve dans un cul-de-sac dans certaines circonstances. Il ne faut pas le lui reprocher. Bien qu’elle ait un rôle important à jouer au sein de la société, elle ne peut pas apporter de correctifs tant que le terreau social est empoisonné à ce point. Elle ne peut pas effacé par des mots les disparités et finalement la haine. Il faut se rendre à l’évidence que la raison a été tout simplement éradiquée chez certains de ses élèves. J’admire les professeurs pour leur engagement et ceci malgré le manque de perspectives. Il faut croire au progrès, au bien, sinon il n’y a plus de quoi se suicider ! Un travail de fourmi sans issue perceptible.
pm