Au congrès de la CDU la réélection d’Angela Merkel est un rituel aux dimensions qui fait penser au culte de la personnalité pratiqué par les démocraties populaires d’antan. Comme autour d’elle il y a le vide, il n’est pas étonnant qu’elle soit considérée par ses amis politiques comme un messie. Elle a su écarté du pouvoir tous ceux qui pouvaient mettre en doute ses prérogatives, celles d’un chef à qui on ne réplique pas ! Sans vouloir amenuiser ses qualités, cette situation est très malsaine pour l’avenir de l’Allemagne. Un parti ne devrait jamais se reposer sur ses acquis, plutôt voir de l’avant. Mais pour y arriver il faut laisser une chance aux jeunes, encourager le débat d’idées. Ce sont les conditions pour réussir une ouverture. Mais les structures de la CDU menacent de se scléroser, pas étonnant avec une popularité autour des 40%. La plupart des citoyens émettent le souhait que rien ne bouge et la Chancelière abonde dans ce sens, tant qu’elle peut rester au pouvoir. Les règles de la démocratie tablent sur le mouvement, sur le changement. Allez expliquer cela à des gens qui n’ont qu’un seul désire : qu’on prenne leur destin en main. Ce phénomène existe aussi en France et c’est là que le bât blesse. Les gens préfèrent se complaire dans leur petit confort. Ne surtout pas se mouiller et si ça marche de travers, mettre la politique au pilori. Le désengagement des populations des deux côtés du Rhin est à mes yeux un grand danger. Tant que nous avons à faire à Madame Merkel, il n’y aura pas de dérapages. Mais que faire si d’autres individus prennent le pouvoir ? Des autocrates qui n’ont qu’un but, dicter leur volonté. Une fois qu’ils sont sur le piédestal il est presque impossible de les déboulonner. L’histoire a démontré quelles catastrophes cela peut engendrer. La raison pour laquelle il est indispensable que la jeune génération s’engage plus dans la politique. Mais une majorité d’entre elle n’a que la carrière en tête. Peut-être est-ce la crainte de se retrouver un jour dans la précarité. Mais pour construire un avenir meilleur il faut se mouvoir, ne pas se laisser entraîner par un flux majoritaire. La Chancelière a très bien su percevoir la paralysie qui gagne les jeunes. C’est la raison pour laquelle elle ne veut en aucun cas provoquer des remous, car elle serait fatalement remise en question. Laissez dormir et se frotter les mains, c’est ce qui me vient à l’esprit lorsque je pense à elle. Du valium !

pm

http://allemagne.blog.lemonde.fr/2014/12/05/congres-de-la-cdu-merkel-obtiendra-t-elle-plus-de-9794-des-voix/

Pierre Mathias

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