Contrairement à la Grande Bretagne qui refuse de payer des contributions supplémentaires à l’UE, la France, sous pression de Bruxelles, sera obligée de corriger à la baisse son budget 2015. 3,6 milliards d’euros seront économisés. Paris espère ainsi éviter un avis négatif de la commission et de payer une amende. C’est le prix exigé pour que la zone euro soit stable. Le déficit ne doit pas dépasser 3% du PIB. Cette limite ne pourra pas être respectée, mais les efforts fournis vont dans la bonne direction. Je suis d’accord tant qu’une telle décision ne freine pas les investissements. Mais ne nous faisons pas d’illusions, elles seront automatiquement réduites. Si l’UE ne met pas sur pied un vigoureux programme de relance, le chômage augmentera car l’économie stagnera ou sera régressive. Peut-être l’Europe devra revoir sa copie et faire tout ce qui est en ses moyens pour revitaliser un continent en perte de vitesse. Si la recherche ne touche pas les subventions nécessaires, nos produits perdront toute attractivité. Il faut qu’on se mette cela en tête. Nous n’avons pas des réserves pétrolifères et minières pouvant nous tirer d’affaire dans des temps difficiles. Le seul atout pour nous est la matière grise, l’originalité et l’efficacité de nos produits. Pour que la France opère une grande réforme, il faut lui laisser le temps. Combler les dettes est une chose, être paralysé une autre. Lorsque j’ai des ennuis de trésorerie je négocie avec la banque, essaie de prolonger les échéances pour assurer le quotidien. Cela me permets de mieux sortir de l’ornière. Une remise de dettes n’a jamais été à l’ordre du jour et quelle banque aurait accepté un tel deal ? Je me suis aperçu que le facteur temps joue un rôle essentiel. En étant trop intransigeant on met le pays au pied du mur. J’aurais trouvé important qu’on mette sur place un plan d’investissements sur pied plus rapidement que c’est le cas. Cela aurait dû se faire à l’orée de la crise. Bien sûr, il n’est jamais trop tard pour bien faire. L‘ Allemagne semble l’avoir compris. Oui aux efforts budgétaires mais à condition de mettre sur pied un autre système de stabilité. Jean-Paul Juncker semble l’avoir compris. Plus de 300 milliards devraient selon ses vœux être consacré à la relance. Attendons de voir !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/10/27/budget-la-france-devrait-echapper-a-l-avis-negatif-de-la-commission-europeenne_4513282_3214.html

Pierre Mathias

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