Un grand nombre de femmes travaillent en Asie six jour sur sept. Douze heures de labeur quotidien pour un salaire de misère. En 2013 le salaire moyen au Cambodge d’une ouvrière du textile est passé à 100 dollars par mois. Les conditions de travail sont désastreuses : guère de place, une chaleur accablante, des sanitaires pour ainsi dire inexistants. Il ne s’agit surtout pas d’aller aux toilettes, interdiction de parler. Constamment des réprimandes et des injures de la part des capos. La situation ressemble à celle des camps de concentration. Les femmes sont traitées comme du bétail. Elles doivent fonctionner et si ce n’est pas le cas, on les jette à la rue. Une porte ouverte à la précarité, à la faim, au déshonneur. Et ceci afin que nous puissions porter des fringues à bas prix. Cela concerne aussi des habits de luxe. Beaucoup de gens en sont conscients mais ne savent pas comment procéder. Faut-il refuser d’acheter certaines marques ? Ce boycotte me semble bien aléatoire, car ce genre de pratiques est généralisé. Le capitalisme pur et dur ne fait pas halte devant l’éthique. Seule la rentabilité compte. Il y a bien eu des réflexions après l’effondrement d’une fabrique au Bangladesh. Aurait-il fallu fermer définitivement toutes ces usines ? La population aurait souffert encore plus. Il y a bien eu des corrections sur le papier, les maisons-mères se sont engagées à respecter les règles d’éthique, mais le profit a repris le dessus, semble-t-il. Il est évident que tout contrôle est très difficile à appliquer dans des pays où l’infrastructure est défectueuse. Appeler la population à faire grève me semble être plutôt ardu. Il s’agit pour elle de survivre. Plutôt travailler pour une bouchée de riz que de n’avoir rien du tout. Les ouvrières seront exploitées tant qu’un grand nombre de candidates se masseront aux portillons. Pour une femme renvoyée, d’autres accepteront de se faire exploiter. Tant que la misère paralysera l’économie de ces pays, il n’aura pas d’espoir en ce qui concerne une amélioration de la situation sociale. Même en Chine ou tout boom, les salariés vivent au seuil de la précarité. Et nous ? Nous sommes bien forcé de nous habiller !
pm