L’incendie du poste électrique d’Issy-les-Moulineaux qui a mis « en panne » la Gare Montparnasse, démontre à quel point nous sommes dépendants de la technique. Des milliers de voyageurs n’ont pas pu rejoindre leur lieu de villégiature. Dimanche et aujourd’hui que 50 % du trafic pourra être assuré. Je prend cet événement comme prétexte pour démontrer à quel point il est aisé pour des terroristes de bloquer tout un pays. Si à un endroit les fusibles sautent, voilà toute une nation bloquée. La foi en la technologie a pris de telles dimensions que nous sommes devenus aveugles. De déclarer que le nucléaire est d’une sûreté à toutes épreuves est, si on prend ce cas bien précis, une hérésie. Ce n’est pas sans raison que la scientifique qu’est Angela Merkel a pris la décision d’arrêter toutes les centrales atomiques, sachant que la probabilité d’un accident n’est pas négligeable. Je sais, il ne peut pas y avoir de sécurité absolue, mais je pense qu’il serait bon que la population commence à se poser des questions. Elles sont indispensables en ce qui concerne l’avenir technologique que nous nous sommes fixés. À force de croire que nous pouvons tout gérer, nous sommes devenus imprudents. Un exemple : Une ville du Sud de l’Allemagne a pris la décision d’utiliser les méthodes du géothermique pour obtenir une énergie écologique. En soi une bonne chose. Les spécialistes se sont mis à forer des trous pour atteindre la couche en ébullition. Quelques jours plus tard les maisons de cette cité historique ont été fissurées. Certaines mêmes menacent de s’écrouler. Les ingénieurs n’avaient évidemment pas prévu un tel malheur. Ils ne savent pas trop comment arrêter un tel mouvement des terres. Ils prétendent aujourd’hui qu’il y a eu des erreurs du côté des géologues. C’est bien joli, mais cela n’empêche pas, que cette cité risque à tout jamais d’être sinistrée.
C’est pour moi une leçon qu’on devrait ce marteler en tête après la panne de Montparnasse. Dans un monde dans lequel on prétend pouvoir tout gérer, il n’a pas été possible de mettre en route un système de remplacement en cas d’accident comme celui de l’incendie. C’est-là que je me demande jusqu’où peut aller la planification, si nous sommes en mesure de pouvoir jauger les risques qu’engendre tel ou tel système. Je crois que les êtres humains ne sont guère en mesure de le faire, la probabilité étant souvent si minime. Il est vrai que l’alimentation en courant de la Gare Montparnasse a fonctionné des décennies. L’empirisme joue un rôle évident dans notre façon de calculer les risques. Dans ce cas-là les voyageurs ont été indisposés, mais il n’y a pas eu de victimes corporelles. Il en est autrement au Japon, où toute une région a été contaminée après la catastrophe de Fukushima. Mais même cela n’a pas été une leçon dès lors qu’il est question de remettre en marche les autres centrales nucléaires. Et ceci malgré les dangers sismiques. Que doit-il arriver pour que les gens soient plus raisonnables ? Si je le savais. Mais une chose est certaine, nous devrions être moins naïfs en ce qui concerne le progrès technologique.
pm