Trois Français sur quatre sont très pessimistes au sujet du PS. 53% d’entre-eux disent que ce parti n’est plus utile et qu’il doit disparaître. Je suis un ancien du PS et je l’ai quitté l’année dernière à la nomination de Benoît Hamon. J’ai rejoint un peu après la Réplique en marche, car je ne voyais pas d’autres alternatives. Cette démarche m’a été assez douloureuse, car je sais parfaitement ce que le PS a fait pour le peuple. Que ce soit sous un autre nom en 1936 ou pendant toutes les luttes sociales d’après-guerre. Sans lui il n’y aurait pas d’assurance chômage, de retraites assurées ou de sécurité sociale. Il est vrai qu’il se trouve dans une très mauvaise posture, mais s’il remettait tout à plat, j’insiste la dessus, il aurait des chances d’émerger un jour à nouveau. C’est le gros problème de la gauche, de ne pas avoir su adapter son langage à la situation d’aujourd’hui. Nous avons affaire à une autre société, à des problèmes dus à la mondialisation et en particulier un remue-ménage inquiétant au point de vue humain en ce qui concerne la robotique et l’intelligence artificielle. Ce n’est pas sans raisons que son pendant social-démocrate allemand, a voulu se refaire une santé dans l’opposition. Lui aussi est très conscient que sans une métamorphose complète de sa manière de communiquer, il risque lui aussi le naufrage. L’échec des négociations au sujet d’une coalition du type Jamaïque vient très mal à propos pour les enfants et petits-enfants de Willy Brandt. Ils seront obligés de négocier une nouvelle participation au gouvernement.
Mais contrairement à ce qui se passe à Paris, leurs rapports avec Emmanuel Macron sont très chaleureux. Martin Schulz vient de poser quelques conditions à Madame Merkel et à Monsieur Seehofer. Pour lui la réforme de l’Europe est prioritaire. Il soutiendra à fond le projet du Président de la République et luttera pour lui. C’est ce qu’il s’est promis de faire ! La chancelière, dans la situation où elle se trouve, aura du mal à ne pas agir avec plus de souplesse. Le SPD a compris, qu’il devait se mouvoir plus en direction de Macron. Et que son devoir est de soutenir activement les valeurs de la gauche démocratique. Je trouve que le PS fait une grave erreur de ne pas suivre cette voie. Là où je donne raison aux pessimistes, c’est la crainte que le PS soit laminé entre les émules de Jean-Luc Mélenchon et les partisans marcheurs ! C’est à mon avis un suicide collectif. Je pense que politiquement il aurait été plus utile de s’engager pour le social au sein de cette formation présidentielle. Mais probablement après la terrible défaite qu’ils ont subie, ils n’avaient plus la force d’affronter tout de suite un nouveau combat. Le SPD par contre n’aura pas le choix. Je pense que même s’il était au gouvernement, il aurait l’énergie nécessaire de se réformer. Je souhaite qu’il soit un partenaire difficile mais loyal, ceci afin de ne pas disparaître de la scène politique. Que dire maintenant de ces deux partis ? Il faut qu’ils aillent le courage d’être peu conventionnel. L’un comme l’autre sont devenus terriblement bourgeois, ce qui sème l’ennui. Mon plus grand désir serait, qu’un vent de folie ravive l’esprit révolutionnaire.
pm