Essayez de vous imaginer que vous soyez annotés du matin au soir. C’est ce qui devrait se passer à partir de 2020 en Chine. Au départ vous avez un capital de 1000 points. Si vous vous comportez comme le régime l’exige, vous amassez des points, l’occasion de jouir d’avantages. Mais il peut aussi se passer le contraire, alors vous serez punis. Cela va d’une restriction de prendre des moyens de transports publics comme un train, à l’interdiction de faire étudier les enfants. Des « contrôleurs » seront chargés de vous évaluer et ceci d’une manière constante, que cela soit au travail ou dans votre vie privée. Dans ce cas bien précis il ne sera pas question de faire halte devant l’alcôve conjugale. Et dire que des milliards de personnes seront soumis à un tel régime, de quoi attraper de la chaire de poule. Je ne sais pas jusqu’où iront les hommes afin de se mettre sous contraintes, de souiller le reste de liberté qui leur reste. Cette mise-au-pas rendra la vie des gens insupportable. Vouloir tout mettre sous norme, n’est pas seulement absurde, c’est la mort de l’existence et tout ceci à des fins pécuniaires, malgré les dires des dirigeants. Il y aura certes une flopée d’élèves-modèles qui n’auront qu’une idée en tête, celle de faire de l’excès de zèle. Ce système à points est en ce moment testé en particulier à Suining, une ville, où il y a eu de grandes réticences au sein de la population, à Rongscheng et au sein du géant de la vente à domicile, Alibaba. « L’idée est de collecter des centaines de données sur les individus et les entreprises, depuis leur capacité à tenir leurs engagements commerciaux jusqu’à leur comportement sur les réseaux sociaux, en passant par le respect du code de la route », résumait en octobre la sinologue Séverine Arsène dans une tribune du Monde. Weiterlesen