Françoise Nyssen veut réformer le système de la redevance télévisuelle. Comme en Allemagne, chaque ménage serait redevable, peu importe par quel moyen il a accès aux programmes du service publique. Ceci serait une mesure logique, car les appareils pour les capter peuvent être de différentes natures. Cela fonctionne outre-Rhin, pourquoi pas en France. Mais je veux profiter de cette déclaration ministérielle, pour donner mon grain de sel en ce qui concerne l’audiovisuel officiel dans son ensemble. La redevance est à l’heure actuelle de 139 euros annuellement. La radio et la télévision ont perçu 3,9 milliards d’euros, soit 36 millions de moins qu’en 2017. Une comparaison : avec une population de 80 millions d’habitants, la redevance a apporté en Allemagne 8,131 milliards d’euros. C’est une différence de taille. Pour France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, l’Institut national de l’audiovisuel – INA – et TV5 Monde, il y a eu des coupes budgétaires considérables. Deux exemples : Radio France a dû réduire ses dépenses de 16,3 millions, France Télévisions de 29,8 millions. Je trouve que à une époque comme la nôtre, il faudrait augmenter les moyens pour le service public. Une des raisons de mes revendications serait de redonner au journalisme les moyens de faire de l’investigation. Il serait grand temps que l’information redevienne sérieuse. Les grattes-papier et les comptables oublient trop souvent que les médias – s’ils vont dans la bonne direction – sont un des piliers essentiels de la démocratie. Ce qui me gêne tout particulièrement en France, c’est que la gestion et le financement dépendent de l’État, un État qui devrait être soumis à la critique. Weiterlesen

Par rapport aux sommes que touche la télévision allemande de la redevance, les chiffres en France sont relativement modestes. Une fois de plus ce sera le programme qui devra être dégraissé. Cela voudra dire plus de reprises et moins de créations. Comme dans toutes ces réformes il est permis de se poser des questions fondamentales, comme celles qui touchent au produit que le public est en droit d’attendre. Au lieu de remettre en question la manière d’élaborer des émissions, on préfère utiliser le crayon rouge. Voilà en peu de mots l’avis du professionnel que je suis. Le premier devoir est de faire le meilleur programme qui soit et ne pas faire des économies de bouts de chandelles. Si on veut avoir de bons présentateurs, journalistes et réalisateurs cela coûte de l’argent. Ce qui a diminué considérablement ce sont les coûts de production. Il est possible de louer aujourd’hui des caméras de toute haute qualité à un prix mineur. Il en est de même pour le montage et la postproduction qui peut se faire sur un ordinateur portable dans 90% des cas. Il suffit d’avoir les programmes nécessaires. C’était jusqu’à présent un des plus grands gouffres financiers. Les nouvelles technologies permettent de décentraliser les modes de production. Il n’est plus nécessaire d’avoir des immeubles entiers et un nombre élevé de studios pour réaliser un programme de pointe. Nombre de démarches, comme le montage et la postproduction peuvent se faire à domicile ou ailleurs. Par contre il serait erroné de vouloir économiser en ce qui la manufacture de reportages. Ne pas aller en Argentine que pour des causes budgétaires n’est pas la bonne solution. Donc à mes yeux le produit final a la priorité absolue. Weiterlesen